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Banque Laurentienne: des profits en baisse de 31% au troisième trimestre

La Presse Canadienne|Mis à jour le 30 août 2024

Banque Laurentienne: des profits en baisse de 31% au troisième trimestre

Le logo de la Banque Laurentienne le mardi 21 juin 2016 à Montréal. (Photo: La Presse Canadienne)

La Banque Laurentienne a vu son bénéfice et ses revenus fondre, alors que le volume des prêts a été moins important au troisième trimestre. 

L’institution financière a affiché un bénéfice de 34,1 millions de dollars (M$) pour les mois de mai, juin et juillet, ce qui représente un recul de 31% par rapport à la même période l’an dernier.

Les revenus ont pour leur part connu une diminution de 2% pour totaliser 256,5M$ au trimestre s’étant terminé le 31 juillet. Selon la banque montréalaise, ce résultat est la conséquence d’une diminution du revenu net d’intérêt attribuable aux volumes de prêts moins élevés, principalement au niveau commercial. 

«Nous continuons à faire face à des vents contraires dans les volumes de prêts, qui ont diminué de 1,2 milliard de dollars (G$) au cours du dernier trimestre», a relaté le président et chef de la direction, Éric Provost, en conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats financiers, vendredi. 

Le déclin du côté des prêts a aussi eu un effet sur le ratio d’efficacité qui s’est détérioré, a souligné le vice-président directeur et chef de la direction financière, Yvan Deschamps. 

S’ajoute à cette mauvaise performance, une baisse des dépôts. Le recul a été de 17 et 10% chez les entreprises et les particuliers, respectivement. 

Néanmoins, les résultats trimestriels de la Laurentienne ont été relativement en ligne avec le consensus des analystes concernant les attentes. Sur une base ajustée, l’organisation a réalisé un bénéfice de 88 cents par action, contre 1,22$ par action il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 86 cents par action, selon la firme de données financières Refinitiv. Ils prévoyaient également des revenus de tout près de 256M$. 

«Malgré des conditions macroéconomiques difficiles, notre portefeuille reste solide», a fait valoir Éric Provost. 

La direction espère profiter d’un rebond dans le secteur des prêts l’an prochain avec les potentielles réductions de taux d’intérêt à venir au Canada et aux États-Unis. 

«Nous voyons encore des promoteurs sur la touche en attendant ces nouvelles baisses de taux. Donc, avant que ces projets ne soient lancés, ils devraient avoir un impact sur notre croissance probablement plus tard en 2025», a affirmé Éric Provost.

Provisions et prêts dépréciés

Sur le plan des provisions pour pertes sur créances, soit le montant qu’une banque met de côté pour couvrir les créances douteuses, elles ont grimpé d’environ 3M$ pour atteindre 16,3M$. 

Les prêts dépréciés bruts ont aussi connu une hausse, s’établissant à 377M$. Cela est principalement dû à une augmentation des prêts commerciaux dépréciés attribuable à la migration du crédit, explique l’institution québécoise. 

En comparaison avec les autres grandes banques canadiennes, la Laurentienne semble subir davantage de dépréciation, alors que son ratio des prêts dépréciés par rapport au total des prêts est plus élevé que la moyenne, a exposé un analyste lors de l’appel. 

La direction s’est faite rassurante, disant notamment observer une tendance à la baisse sur sa liste de surveillance depuis le début de l’année.  

L’analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, Doug Young, souligne que la direction reste satisfaite de la qualité de crédit de son portefeuille de prêts avec 93% des prêts garantis. 

«Cependant, nous avons vu d’autres banques constituer davantage de provisions pour les prêts commerciaux. Nous restons donc prudents», a-t-il écrit dans une note. 

Par ailleurs, les résultats trimestriels comptent des charges de restructuration ou d’autres charges de dépréciation qui se chiffrent à 9,1M$. En mai dernier, la Banque Laurentienne a présenté son plan stratégique renouvelé en vue de redresser ses activités. 

Elle mise notamment sur les services bancaires aux entreprises comme moteur de croissance ainsi que sur une augmentation de ses parts de marché auprès de la classe moyenne et des jeunes en améliorant ses outils numériques. 

Jeudi, le conseil d’administration a déclaré un dividende trimestriel de 47 cents par action ordinaire payable le 1er novembre aux actionnaires.