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Banque Royale au 1T: hausse du bénéfice net

La Presse Canadienne|Publié le 28 février 2024

Banque Royale au 1T: hausse du bénéfice net

(Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — La Banque Royale du Canada (RBC) a rejoint ses pairs ce trimestre en mettant davantage d’argent de côté pour les prêts potentiellement irrécouvrables, mais la banque s’efforce également de se positionner pour capter les sommes d’argent substantielles qui l’attendent lorsque les tendances économiques changeront.

Le chef de la gestion du risque chez RBC, Graeme Hepworth, a affirmé que les perspectives économiques s’améliorent dans l’ensemble.

«Le marché continue de croire que les taux d’intérêt ont atteint leur sommet dans le cycle actuel et que la probabilité d’un atterrissage brutal de l’économie diminue», a exposé M. Hepworth lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs pour discuter des derniers résultats de la banque mercredi.

Les provisions pour pertes de crédit de la banque ont totalisé 813 millions de dollars (M$) pour le premier trimestre, contre 532M$ un an plus tôt, alors que les préoccupations se sont multipliées.

L’immobilier commercial, en particulier les bureaux aux États-Unis, est un sujet de grande inquiétude, tandis que la pression des consommateurs au Canada s’accentue également dans des domaines tels que les cartes de crédit et les prêts automobiles, ainsi que dans une bien moindre mesure, dans le domaine des prêts hypothécaires.

La banque opère toutefois avec prudence et les provisions ne signifient pas nécessairement qu’elle perdra de l’argent sur les prêts.

Les certificats de placement garanti

La RBC s’attend à une forte reprise des revenus des marchés des capitaux lorsque les taux commenceront à baisser, ce qui secouera le marché morose des acquisitions et du financement.

Le chef de la direction de RBC, Dave McKay, a déclaré que la banque constatait déjà une reprise de ses activités. Il a toutefois prévenu qu’il restait une incertitude quant au moment où le flux de transactions se rétablirait de manière durable.

Dans le secteur des services bancaires au détail, la RBC s’efforce de se positionner pour capter l’argent qui devrait sortir des certificats de placement garanti (CPG) une fois que les taux baisseront.

«L’une des dimensions que nous avons tous du mal à prédire est ce qui va se passer avec les 350 milliards de dollars (G$) de dépôts des consommateurs qui se trouvent actuellement en grande partie dans les CPG, a affirmé M. McKay. Certains afflueront, comme nous l’espérons, vers les actions et vers les produits d’investissement. Certains créeront une demande stimulante.»

Le vaste bassin de CPG et de liquidités mis de côté au Canada est différent de celui des États-Unis, où les excédents pandémiques ont été en grande partie dépensés, précise-t-il. Au Canada, la réserve contribue à atténuer le choc de la hausse des taux d’intérêt, même si une grande partie n’est pas dépensée.

La banque continue de voir de l’argent affluer dans les CPG alors que les clients ont ajouté environ 10G$ d’un trimestre à l’autre, a indiqué McKay.

«Nous suivons donc cela de près pour voir comment cela sera déployé, mais cela peut servir à toutes ces fins, à savoir un tampon pour le risque, un stimulant pour la croissance et un rendement plus élevé pour les produits d’investissement», estime-t-il.

La RBC elle-même dispose également de beaucoup de liquidités avec un ratio de capital de 14,9%. Cela s’explique en partie par le fait qu’elle attend toujours la conclusion de son accord avec HSBC Canada, prévue le 28 mars.

Cependant, l’institution financière a également décidé qu’elle dispose d’une réserve suffisante pour désactiver son plan de réinvestissement des dividendes, qui est utilisé pour constituer du capital.

Et même si beaucoup attendent un changement dans l’économie, la population croissante du Canada et d’autres facteurs, comme la vigueur de l’économie américaine, contribuent à maintenir les bénéfices des banques à un niveau élevé.

La RBC a réalisé un bénéfice net de 3,58G$ au premier trimestre, contre 3,13G$ un an plus tôt, sur un chiffre d’affaires de 13,49G$.

Sur une base ajustée, la banque affirme avoir gagné 2,85$ par action diluée au cours de son dernier trimestre, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 3,04$ par action diluée au même trimestre de l’année dernière.

L’estimation moyenne des analystes était d’un bénéfice de 2,80$ par action, selon les estimations compilées par la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

 

Ian Bickis, La Presse Canadienne

 

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