Barrick Gold envisage de fusionner ses activités avec son concurrent américain Newmont Mining.
Le leader mondial de l’or, le canadien Barrick Gold, a annoncé vendredi qu’il envisageait à nouveau de fusionner avec son concurrent américain Newmont, lui-même sur le point de le détrôner comme premier producteur aurifère de la planète.
«Barrick Gold Corporation a confirmé aujourd’hui (vendredi, ndlr) que la compagnie a étudié la possibilité de fusionner avec Newmont Mining Corporation dans une transaction en actions», a indiqué le groupe de Toronto dans un communiqué.
Si ce plan se confirme, et est approuvé par Newmont, il mènerait à la création d’un géant mondial de l’or et du cuivre, disposant de mines en Amérique latine, aux États-Unis, en Afrique et en Australie, avec une capitalisation boursière supérieure à 40 milliards de dollars.
Barrick Gold pèse un peu plus de 23 milliards de dollars en Bourse à New York, contre 19 milliards pour Newmont.
Toutefois, «aucune décision n’a été prise à ce stade», a insisté Barrick Gold qui n’en est pas à sa première tentative de reprendre son rival.
Le groupe canadien envisage une telle transaction un mois après que Newmont, deuxième producteur mondial d’or, eut annoncé son intention de débourser 10 milliards de dollars pour racheter son concurrent canadien Goldcorp, et ravir ainsi à Barrick Gold sa place de leader.
Cette opération doit être bouclée d’ici la fin du deuxième trimestre, et donner naissance au leader mondial de l’or: Newmont Goldcorp.
Pas question donc pour Barrick de se faire détrôner les bras croisés.
Le groupe canadien réfléchit ainsi à une offre de rachat «hostile» de son grand concurrent et une telle transaction constituerait «l’une des plus importantes jamais réalisées dans le secteur minier», a observé le Globe and Mail qui a révélé l’affaire.
Selon le journal de Toronto, Barrick «travaille activement sur un plan pour un accord à deux volets» consistant dans le rachat du groupe américain contre 19 milliards de dollars en actions, puis dans l’échange de certains actifs de Newmont avec le groupe australien Newcrest.
Ce dernier, qui reprendrait ainsi les opérations en Australie de l’entreprise américaine, «fait preuve d’une grande prudence avant de s’engager», relève le quotidien canadien.
Convaincre les actionnaires de Newmont
Le Globe cite des «sources» anonymes dans l’industrie selon qui, parmi les obstacles qui se dressent contre une telle transaction, figure celui de «gagner le soutien des actionnaires de Newmont».
Un éventuel rapprochement entre Barrick et Newmont constitue un épisode de plus dans le mouvement de consolidation en cours dans l’industrie aurifère.
Les prix de l’or évoluent en dents de scie depuis la fin de la flambée des cours en 2013, et les producteurs cherchent depuis à réduire leurs coûts opérationnels en opérant à grande échelle.
En décembre dernier, Barrick avait ainsi avalé son concurrent britannique Randgold pour plus de six milliards de dollars en actions.
Mais cette association ne suffit pas au canadien pour maintenir sa suprématie: en 2017, Newmont et Goldcorp, futurs alliés, avaient au total produit 7,9 millions d’onces d’or, quand Barrick et Randgold réunis en avaient extrait 6,6 millions.
Newmont ne s’était pas encore exprimé vendredi sur cette éventuelle offre de rachat de son concurrent.
Barrick et Newmont ont déjà cherché à fusionner dans le passé. La dernière tentative remonte à 2014: l’opération avait échoué au dernier moment car les deux géants miniers n’étaient pas arrivés à s’entendre sur la gouvernance de la nouvelle entité.
Le titre de Barrick abandonnait 1,20%, à 13,16 dollars, vendredi en fin de séance à la Bourse de New York. Newmont s’envolait pour sa part de 3,13% à 36,52 dollars.