Bombardier a perdu 200 millions $ US au premier trimestre
La Presse Canadienne|Publié le 07 mai 2020« Bombardier prend les mesures qui s’imposent pour gérer l’incidence de la pandémie de COVID-19 ».
Ayant vu ses activités affectées par la pandémie de COVID-19, Bombardier (BBD.B) a reçu 386 millions $ US de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui ont été injectés dans sa division de matériel roulant.
En dévoilant ses résultats du premier trimestre, jeudi, la multinationale a indiqué que cette injection de capitaux devrait servir à « soutenir le fonds de roulement » de Bombardier Transport, qui doit être cédée au géant français Alstom.
« Bombardier prend les mesures qui s’imposent pour gérer l’incidence de la pandémie de COVID-19 », a souligné le président et chef de la direction du constructeur d’avions et de trains, Éric Martel, aux commandes depuis le 6 avril.
L’investissement supplémentaire du bas de laine des Québécois dans la division ferroviaire de Bombardier fera grimper sa participation à un peu plus de 36 %.
Au cours de la période de trois mois terminée le 31 mars, l’entreprise établie à Montréal a affiché une perte nette de 200 millions $ US, ou 11 cents US par action, comparativement à un bénéfice net de 239 millions $ US, ou 8 cents US par action, il y a un an. De leur côté, les revenus ont grimpé d’environ 5 %, à 3,69 milliards $ US, tandis que la valeur du carnet de commandes a fléchi de 7,5 %, à 52,1 milliards $ US.
Alors que Bombardier poursuit le redémarrage de ses activités manufacturières qui avaient été freinées par le nouveau coronavirus, elle a signalé être en train d’ajuster les cadences de production de ses jets d’affaires « à la demande du marché ». Le recul devrait être de 30 % à 35 % par rapport au même trimestre de l’exercice précédent. L’impact sur la main-d’œuvre n’a toutefois pas été précisé.
L’avion d’affaires Global 7500, dont la finition est effectuée à Montréal, ne sera pas affecté par la baisse de cadence.
Bombardier a souligné que la pandémie avait eu une incidence négative oscillant entre 600 millions $ US et 800 millions $ US sur ses liquidités puisqu’elle n’a pas été en mesure de livrer des avions en plus d’être confrontée à une « baisse plus importante que prévu » des commandes attendues.
Ses liquidités ont ainsi fondu de 1,5 milliard $ US au premier trimestre, soit bien plus que ce à quoi s’attendaient les analystes.
« Nous notons que la direction a dit s’attendre à une baisse de l’activité au deuxième trimestre tout en prévoyant un recours similaire à la trésorerie par rapport au premier trimestre », a indiqué l’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, dans une note.
Abstraction faite des éléments non récurrents, la perte ajustée de Bombardier a été de 169 millions $ US, ou 10 cents US par action, par rapport à une perte ajustée de 122 millions $ US, ou 7 cents US par action, au premier trimestre l’an dernier.
Les analystes tablaient sur un chiffre d’affaires d’environ 3,3 milliards $ US ainsi qu’une perte ajustée par action de 7 cents US par action, d’après la firme de données financières Refinitiv.