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Bombardier abaisse ses prévisions, le titre plonge

Denis Lalonde|Publié le 16 janvier 2020

Bombardier révise ses résultats financiers du quatrième trimestre à la baisse, ce qui a fait chuter son titre de 31%.

Bombardier révise ses résultats financiers du quatrième trimestre à la baisse, ce qui a fait chuter son titre de plus de 31% à la Bourse de Toronto jeudi.

«Les résultats financiers devraient être inférieurs aux prévisions», affirme simplement la direction de Bombardier dans un communiqué. L’entreprise soutient que cette révision à la baisse est surtout attribuable aux mesures prises par sa division Transport «pour résoudre ses projets de redressement».

Bombardier dit également que les résultats financiers de sa division Aviation devraient être relativement conformes aux prévisions, malgré le fait que la livraison de quatre appareils Global 7500 ait été reportée au premier trimestre de 2020.

 

Bombardier réévalue sa participation dans Airbus Canada

L’entreprise dit également réévaluer sa participation dans Airbus Canada, estimant que le programme A220 (ex CSeries) nécessitait des capitaux supplémentaires «pour soutenir l’accélération de la cadence de production». Bombardier soutient que cela aura comme impact de retarder le moment où le programme atteindra le seuil de rentabilité, en plus de réduire son rendement global.

«Cela pourrait réduire significativement la valeur de la coentreprise. Bombardier divulguera le montant de toute dépréciation lorsqu’elle terminera son analyse et présentera ses résultats financiers finaux pour le quatrième trimestre et l’exercice 2019», lit-on dans un communiqué. Selon les plus récentes évaluations, Airbus détient 50,6% du programme, comparativement à 33,58% pour Bombardier et  à 16,36% pour le gouvernement du Québec.

Ces résultats doivent être dévoilés le 13 février.

 

Des flux de trésorerie moins élevés que prévu

Avec les problèmes de sa division Transport, Bombardier ajoute que ses flux de trésorerie totaliseront environ 1 milliard de dollars à la fin du trimestre, alors que les prévisions précédentes tablaient sur un objectif de 1,65 miliard de dollars. La direction de la société soutient que ce résultat plus faible que prévu résulte de «paiements d’étape dans d’importants projets de transport et de la clôture plus tard que prévu de cetaines commandes et exercices d’option».

Pour l’ensemble de l’exercice 2019, les flux de trésorerie devraient subir une baisse de 1,2 milliard de dollars, alors qu’un recul de 500 millions de dollars (M$) était prévu.

Bombardier dit aussi s’attendre à un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 400M$ pour l’exercice 2019. Auparavant, les marchés anticipaient un BAIIA de 700M$ à 800M$.

La division Transport fera l’objet d’une charge de 350M$ liée à «certains projets au Royaume-Uni, aux négociations avec les Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses et à des coûts de production et de fabrication accrus en Allemagne».

 

La Financière Banque Nationale «très déçue»

L’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a réagit à la publication en abaissant son cours cible sur un an pour la deuxième fois en deux jours, lui qui passe de 3,60$ à 2,40$. Il avait déjà abaissé ce cours cible de 3,70$ à 3,60$ mercredi, citant des problèmes dans la division Transport.

L’analyste dit reconsidérer sa recommandation de «surperformance – risque supérieur à la moyenne», mais sans y toucher pour le moment.

M. Doerksen estime que si Bombardier dédidait de vendre la totalité de ses activités dans le secteur Aviation, elle pourrait utiliser les montants obtenus pour réduire son endettement et racheter la participation de 32,5% de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans la division Transport. À ce moment, selon lui, l’action de Bombardier vaudrait 3,87$. L’analyste évalue la valeur de Bombardier Aviation à 6,6 milliards de dollars.

 

Le titre de Bombardier à un creux annuel

Les investisseurs ont évidemment mal réagi à l’annonce et le titre de Bombardier reculait de 0,56$, ou de 31%, à 1,23$ à la Bourse de Toronto en milieu de matinée. L’action a touché un creux des 52 dernières semaines de 1,10$ en début de séance. Au pire de la journée, la chute du titre était de 38%, soit sa plus importante baisse quotidienne à ce jour.