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Bombardier conclut la vente de sa division Transport à Alstom

AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

Bombardier a une fois de plus révisé à la baisse la somme qu'elle recevra d'Alstom dans cette transaction.

Bombardier (BBD.B) a une fois de plus révisé à la baisse la somme qu’elle obtiendra d’Alstom (ALO.PA) entourant la vente de sa division ferroviaire, qui est devenue vendredi la propriété du géant français. 

L’entreprise québécoise a souligné que le produit obtenu sera de 3,6 milliards $US — ce qui tient compte d’une somme estimée à 600 millions $ US en actions d’Alstom qui pourront être revendues à compter de la fin du mois d’avril. 

À la Bourse de Toronto, vendredi matin, le titre de Bombardier, qui se concentrera désormais uniquement sur le secteur des jets d’affaires, retraitait de deux cents, ou environ 3 %, pour se négocier à 68 cents.

En septembre dernier, la société établie à Montréal tablait sur une somme de 4 milliards $US. La prévision initiale oscillait entre 4,2 milliards $US et 4,5 milliards $US. 

Si Bombardier a récolté moins d’argent, c’est en raison d’une «génération de trésorerie moins élevée que prévu» au sein de sa division ferroviaire pendant le quatrième trimestre, a expliqué la société. Elle a également évoqué des conditions de marché défavorables et des désaccords avec Alstom entourant des ajustements qui devraient être contestés. 

Le produit de la transaction servira à réduire la dette à long terme de la multinationale, qui est supérieure à 10 milliards $ US.

Ensemble, Alstom et Bombardier Transport formeront le deuxième joueur en importance dans le secteur du matériel roulant. Les revenus annuels de l’entité sont estimés à 19 milliards $ US. Cela demeure toutefois loin du chiffre d’affaires de quelque 32 milliards US du géant chinois CRRC — le numéro un dans l’industrie.

Le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a salué la création d’«un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente».

Le groupe aura dans sa nouvelle configuration «un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies», grâce à la bonne complémentarité d’Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu’à présent des tailles à peu près comparables.

 

Position dominante en Europe

Alstom change dans l’opération d’actionnaire de référence, la Caisse des dépôt et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%. 

Le groupe va employer environ 11 500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d’euros, dont 30% destinés à l’export.

L’acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin dans le nord de la France.

L’association des deux acteurs va être ultra-dominante sur le marché français, où seuls l’allemand Siemens et l’espagnol CAF ont jusqu’à présent placé leurs produits.

Mais Alstom s’est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l’usine de Reichshoffen, ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation. 

Skoda doit aussi reprendre une partie de l’usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.