Bourse: Cineworld s’effondre de 50%, fréquentation en berne
La Presse Canadienne|Publié le 17 août 2022L'entreprise dit en outre évaluer «diverses options stratégiques» pour se recapitaliser et se désendetter ce qui entraînerait «probablement une dilution très importante des parts existantes dans Cineworld». (Photo: 123RF)
Londres — L’action de la chaîne de salles de cinéma britannique Cineworld (CINE.L) plongeait de plus de 50% mercredi matin à la Bourse de Londres, plombée par une fréquentation décevante de ses salles et la perspective d’une augmentation de capital qui diluerait fortement la valeur des actions.
«Malgré une reprise progressive de la demande depuis la réouverture en avril 2021, les niveaux d’entrées ont été récemment inférieurs aux attentes» en raison d’un nombre limité de films à l’affiche, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
La situation devrait se poursuivre jusqu’en novembre prochain et avoir «un impact négatif sur les opérations et les liquidités du groupe à court terme», poursuit le groupe, qui dit avoir «pris des mesures proactives» pour renforcer son bilan et sa flexibilité.
L’entreprise dit en outre évaluer «diverses options stratégiques» pour se recapitaliser et se désendetter ce qui entraînerait «probablement une dilution très importante des parts existantes dans Cineworld», a-t-elle prévenu.
Le titre du groupe, dont les filiales incluent les chaînes Regal et Picturehouse, s’effondrait de 52,35% à 9,91 pence mercredi vers 9h00, heure du Québec, à la Bourse de Londres.
Les investisseurs «craignent que Cineworld ne doive lever des capitaux supplémentaires par le biais d’une émission d’actions ou d’un autre programme de refinancement», selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Mais selon l’analyste, le groupe doit se demander d’où vient son problème de fréquentation, alors que la chaîne de cinémas américaine AMC a de son côté «enregistré des entrées record en juillet» dopées par «Dr Strange» et «Top Gun: Maverick».
Cineworld avait divisé par cinq l’an dernier sa perte massive de 2,7 milliards de dollars américains enregistrée en 2020, au plus fort de la pandémie, quand il avait dû fermer toutes ses salles.
Fin 2021, il avait vu son activité se redresser notamment grâce au succès de «Spider-Man», sans revenir aux niveaux d’avant la COVID.
Mais la lourde dette du groupe a enflé à 8,9 G$US et Cineworld avait été condamné fin 2021 par un tribunal canadien à payer des centaines de millions de livres de dommages et intérêts pour avoir annulé un projet de fusion avec son rival Cineplex, une décision dont il a fait appel.