(Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Que dire du vieil adage «une image vaut mille mots» quand nous avons trois images qui nous disent la même chose?
Durant l’automne dernier, économistes, stratèges et commentateurs financiers étaient à peu près tous d’accord pour prédire une correction des marchés boursiers après les hausses significatives qui ont suivi le choc causé par l’arrivée de la COVID-19.
La chute s’est amorcée dès les premiers jours de l’année, et deux mois plus tard, le S&P500 avait perdu 13%. Et la guerre arriva. Ce qui a maintenu une forte volatilité sur les marchés.
Ron Meisels, le fondateur de Phases & Cycles, une société de recherche et de gestion de portefeuille qui se spécialise dans l’analyse technique, nous fournit trois graphiques du S&P500 accompagné d’un oscillateur technique portant sur les 6 dernières années. Ces graphiques indiquent tous que l’indice est fortement sur-vendu, et que cette situation qui survient aujourd’hui pour la 4e fois depuis 6 ans annonce un retournement du marché qui ne saurait tarder, selon lui.
Chaque graphique reproduit dans la partie du haut l’indice S&P 500 et sa moyenne mobile de 30 semaines. La partie du bas reproduit dans chaque cas un oscillateur différent indiquant l’état de sur-achat ou de sur-vente de l’indice. Les lettres A, B et C au bas des graphiques indiquent les moments où les périodes de correction se sont terminées, soit toujours quand l’oscillateur indiquait un état fortement sur-vendu. La lettre D indique où nous en sommes aujourd’hui.
L’oscillateur du premier graphique porte sur le pourcentage de titres qui se négocient au-dessus de leur moyenne mobile de 30 semaines. Lorsque ce pourcentage tombe sous la barre de 30%, le marché est alors évalué comme étant fortement sur-vendu, et sujet à changer de direction à tout moment. Et c’est là que nous en sommes présentement.
Pourcentage de titres au-dessus de leur moyenne mobile de 30 semaines
(Source: Phases & Cycles)
L’oscillateur du deuxième graphique représente la différence en pourcentage entre le nombre des auteurs positifs (bullish) versus les auteurs négatifs (bearish) parmi les professionnels du placement qui publient leurs lettres financières. Ce pourcentage est compilé par la firme de recherche Investors Intelligence. « Quand ce pourcentage tombent à environ – 10 % d’opinions positives, il indique la fin de la période de correction comme le veut la théorie de l’opinion contraire », dit Ron Meisels.
Différence entre le nombre d’opinions positives (bulls) et négatives (bears)
(Source: Phases & Cycles)
L’oscillateur du troisième graphique quant à lui indique le pourcentage des opinions positives parmi les participants au sondage bi-mensuel de l’American Association of Individual Investors (AAII). Le graphique démontre que lorsque que cet oscillateur tombe en bas de 55 %, comme c’est présentement le cas, il indique que l’on s’approche de la fin de la période de correction et le début d’une nouvelle tendance haussière pour l’indice.
Sondage AAII opinions positives (bulls)/opinions négatives (bears)
(Source: Phases & Cycles)
Des facteurs encourageants
Outre le fait que les marchés soient sur-vendus, certains rappels historiques devraient susciter un peu d’encouragement pour les investisseurs, explique Cimon Plante, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale.
Guerre, hausse de taux d’intérêt et inflation sont généralement des sources d’inquiétudes chez les investisseurs et de tension sur les marchés. Toutefois, l’histoire démontre que les marchés reculent généralement lors des périodes où l’on appréhende qu’une guerre va être déclarée, mais qu’ils retrouvent une tendance haussière peu de temps après le déclenchement de celle-ci, note Cimon Plante.
« De plus, lors des cycles de hausses de taux d’intérêt, douze mois après la première hausse de taux d’intérêt par la Réserve fédérale, les marchés sont généralement plus hauts qu’ils ne l’étaient à ce moment, ce qui constitue un élément fort encourageant pour cette année », dit il.