Brookfield renonce à son OPA sur le géant pharmaceutique Grifols
AFP|Publié à 15h01 | Mis à jour à 15h03Le géant pharmaceutique Grifols avait vu son cours boursier plonger en début d’année après des accusations du fonds activiste américain Gotham City Research. (Photo: Josep Lago / Getty Images)
Madrid — Le fonds d’investissement canadien Brookfield (BAM) a annoncé mercredi qu’il renonçait à son offre publique d’achat (OPA) sur le géant pharmaceutique espagnol Grifols, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour le succès d’une telle opération.
«Après avoir effectué une étude approfondie et pris en compte les réactions du comité de transaction de Grifols» à sa proposition, Brookfield «n’est pas en mesure de donner suite» à son offre, a indiqué le fonds canadien dans un communiqué transmis au gendarme boursier espagnol (CNMV).
De son côté, le conseil d’administration de Grifols « remercie tous les efforts, bien qu’ils n’aient pas été suffisants, et reste concentré sur l’amélioration de la valeur à long terme de la société », dans un communiqué également transmis à la CNMV.
Brookfield et la famille fondatrice de Grifols avaient annoncé début juillet envisager d’acquérir ensemble la totalité du leader mondial des médicaments à base de plasma sanguin afin de faire sortir le groupe de la Bourse, où il a connu quelques soucis ces derniers mois.
Le fonds canadien avait précisé le 19 novembre qu’il avait déposé une offre d’achat de 10,5 euros par action, sans préciser le nombre d’actions qu’il souhaitait acquérir. Cette offre valorisait le groupe catalan à 6,45 milliards d’euros (9,56 milliards de dollars canadiens).
Dans un communiqué transmis à la CNMV, la direction de Grifols avait fait part de sa déception vis-à-vis de cette offre, estimant qu’elle «sous-estimait considérablement les perspectives fondamentales et le potentiel à long terme» du groupe pharmaceutique espagnol.
Dans ce contexte, le comité de transaction de Grifols n’était «pas en mesure de recommander» aux actionnaires une telle opération, avait précisé ce communiqué.
Créé le 18 novembre 1940 à Barcelone par le Docteur José Antonio Grifols et ses deux fils, le groupe Grifols est présent dans près de 110 pays. Il a multiplié ces dernières années les rachats d’entreprises, ce qui a pesé sur son endettement.
Le géant pharmaceutique avait vu son cours boursier plonger en début d’année après des accusations du fonds activiste américain Gotham City Research et le placement de l’entreprise sous surveillance par l’agence de notation financière Moody’s, en vue d’une révision à la baisse de sa note.
Gotham City Research lui avait notamment reproché de consolider dans ses comptes les résultats de deux sociétés, Haema et BPC Plasma, alors qu’il n’a plus de participation directe dans ces entités et que leurs résultats sont déjà intégrés à ceux de sa filiale Scranton Enterprises.
Grifols a engrangé l’an dernier un chiffre d’affaires de 6,59 milliards d’euros (9,77 milliards de dollars canadiens), en hausse de près de 11% sur un an. Son bénéfice net a quant à lui atteint 59 millions d’euros (87,45 millions de dollars canadiens), soit un niveau quasi identique (+0,9%) à celui de 2022.