Le groupe Carrefour entend accentuer sa politique de réduction des coûts au second semestre pour limiter au maximum la répercussion de l’inflation aux consommateurs. (Photo: Mychele Daniau pour Getty Images)
Paris — Carrefour (CA) a réalisé des ventes en hausse de 13,2% au premier semestre, grâce à «des gains continus de parts de marché dans l’ensemble de ses géographies clés», mais son bénéfice net a reculé, a annoncé le géant de la distribution alimentaire mercredi.
Le chiffre d’affaires s’est établi à 43,3 milliards d’euros (G€), soit 56,4 milliards de dollars canadiens (G$) lors du premier semestre 2022, et son bénéfice net à 255 millions d’euros (M€), soit 332 millions de dollars canadiens (M$) contre 298 un an plus tôt (-14,4%).
Le groupe entend accentuer sa politique de réduction des coûts au second semestre pour limiter au maximum la répercussion de l’inflation aux consommateurs, particulièrement sensibles aux prix dans cette période.
Carrefour prévoit de réaliser 1G€ (1,3G$) d’économies de coûts sur l’année 2022, contre 900M€ (1,2G$) prévus précédemment, portant le plan total d’économies à 2,8G€ (3,6G$) sur la période 2021-2023.
«On voit que l’inflation passe partiellement dans le marché et Carrefour s’inscrit dans ce mouvement», mais le groupe «a pris beaucoup d’initiatives commerciales pour absorber une partie des hausses de prix des fournisseurs dans notre compte de résultat», a estimé son directeur financier Matthieu Malige lors d’une conférence de presse téléphonique.
«Notre marge brute baisse, ce qui en témoigne, mais le résultat opérationnel est en croissance parce qu’on a une dynamique de baisse de coûts puissante et on va continuer cet effort sur la deuxième partie de l’année», a-t-il précisé.
Le groupe prévoit aussi d’être «plus compétitif en prix et de se tenir aux côtés de [ses] clients dans cette période particulièrement sensible en termes de prix et de promotions», a encore exposé Matthieu Malige.
Dans un contexte où l’inflation généralisée du coût de l’énergie, du carburant et des denrées alimentaires a rendu les clients encore plus sensibles aux prix, les consommateurs inquiets pour leur pouvoir d’achat se tournent vers les enseignes les mieux positionnées en matière de prix, ou celles où ils pensent pouvoir trouver les meilleurs prix.
Le groupe dit avoir «constaté une légère évolution des comportements d’achat au cours du deuxième trimestre», notamment dans les pays européens qui ont connu l’inflation la plus marquée, comme l’Espagne ou la Roumanie. Cela traduit «l’attention croissante des consommateurs aux contraintes de pouvoir d’achat», estime le groupe, qui présentera son nouveau plan stratégique le 8 novembre prochain à Paris.