L'entreprise dit en outre évaluer «diverses options stratégiques» pour se recapitaliser et se désendetter ce qui entraînerait «probablement une dilution très importante des parts existantes dans Cineworld». (Photo: 123RF)
Londres — La chaîne de salles de cinéma britannique Cineworld dévissait de près de 70% vendredi à la Bourse de Londres après une information du Wall Street Journal assurant que l’entreprise «se prépare à déposer le bilan dans les semaines qui viennent».
Cineworld (CINE.L), plombé par une reprise décevante de la fréquentation de ses salles dans la foulée de la pandémie, devrait déposer le bilan aux États-Unis et envisage d’ouvrir une procédure d’insolvabilité également au Royaume-Uni, selon le quotidien économique.
L’action du deuxième plus grand groupe de salles de cinéma du monde s’effondrait de 58,27% à 4,07 pence à la Bourse de Londres vers midi, heure du Québec.
Le titre avait déjà dévissé mercredi sur la perspective d’une augmentation de capital qui diluerait fortement la valeur des actions, et il a perdu plus de 90% de sa valeur depuis le début de l’année.
Sollicité par l’AFP, Cineworld n’avait pas répondu dans l’immédiat. Le groupe gère plus de 9 000 écrans sur 751 sites dans 10 pays, notamment sous les marques Cineworld et Picturehouse au Royaume-Uni et en Irlande ou encore Regal Cinemas aux États-Unis.
«Malgré une reprise progressive de la demande depuis la réouverture en avril 2021, les niveaux d’entrées ont été récemment inférieurs aux attentes» en raison d’un nombre limité de films à l’affiche, avait indiqué l’entreprise mercredi dans un communiqué.
La situation devrait se poursuivre jusqu’en novembre prochain, avait poursuivi le groupe, qui disait avoir «pris des mesures proactives» pour renforcer son bilan et sa flexibilité.
Cineworld avait divisé par cinq l’an dernier sa perte massive de 2,7 milliards de dollars américains enregistrée en 2020, au plus fort de la pandémie, quand il avait dû fermer toutes ses salles.
Fin 2021, il avait vu son activité se redresser notamment grâce au succès de «Spider-Man», sans revenir aux niveaux d’avant la COVID.
Mais la lourde dette du groupe a enflé à 8,9 G$ US et Cineworld avait été condamné fin 2021 par un tribunal canadien à payer des centaines de millions de livres de dommages et intérêts pour avoir annulé un projet de fusion avec son rival Cineplex, une décision dont il a fait appel.
«C’est le dernier épisode de ce qui a été une histoire d’horreur de la COVID pour Cineworld, qui n’a pas réussi à attirer suffisamment de cinéphiles dans ses salles pour l’aider à rembourser ses énormes dettes», a commenté Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.
«Même si elle dépose le bilan, il est peu probable que ce soit le dernier chapitre pour l’entreprise». Mais même réorganisé, «Cineworld continuera à faire face à des défis difficiles, car il est peu probable que les ventes de billets retrouvent complètement leurs niveaux passés», a-t-elle ajouté.