Ce résultat s’est traduit par un bénéfice par action ajusté de 63 cents contre 61 cents attendus en moyenne.
Petites canettes, nouveaux parfums : l’offensive de Coca-Cola (KO) pour séduire les consommateurs, en l’occurrence les milléniaux (17-35 ans), de plus en plus critique de la malbouffe, semble porter ses fruits après un deuxième trimestre marqué par de bonnes ventes.
Le géant des sodas a annoncé mardi une nette amélioration de sa rentabilité et de ses recettes au deuxième trimestre, en dépit du dollar fort et des tensions commerciales.
Il a dégagé un bénéfice net de 2,61 milliards de dollars, en hausse de 12,6 % sur un an, pour un chiffre d’affaires de 10 milliards, en augmentation de 6,1 %.
Cette bonne dynamique devrait se prolonger sur l’ensemble de l’année, a souligné le groupe d’Atlanta (sud-est), qui anticipe une croissance des ventes à périmètre et taux de change constants de 5 %, contre 4 % prévus auparavant.
L’action a flambé de 6,07 % à 54,30 dollars. En séance, elle a même atteint les 54,63 dollars, son plus haut historique.
« Notre performance est largement due à une forte demande des consommateurs à la fois pour les versions sans sucre, pour nos marques de sodas emblématiques ainsi que pour les petites canettes avec moins de sucre », a expliqué le PDG, James Quincey, à des analystes financiers lors d’une conférence téléphonique.
Coca-Cola a revitalisé ses boissons classiques — Coca-Cola, Coca-Cola Zero et Coca-Cola Plus — et propose désormais de nouveaux parfums, comme Coca-Cola Orange Vanille.
Il a également multiplié différentes tailles de canettes allant des conditionnements traditionnels à de nouveaux formats pour répondre aux critiques des diététiciens et des pourfendeurs de la malbouffe.
C’est également, affirme-t-il, une réponse au mode de vie urbain et connecté des nouvelles générations et une action concrète de prévention de l’obésité parce que ces nouveaux conditionnements contiennent moins de calories et moins de sucre.
Coca-Cola au café
Ce message semble marcher, car les volumes des ventes de sodas ont augmenté de 4 % lors du trimestre sous revue.
Hormis en Amérique du Nord (-1 %), ils ont progressé dans toutes les régions. La hausse est de 2 % dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique, de 7 % en Asie-Pacifique (Chine, Inde, Asie du Sud-est) et de 1 % en Amérique latine (Mexique et Brésil).
C’est toutefois en Amérique du Nord, et plus particulièrement aux États-Unis, que l’effet des mini-canettes, de 220 ml contre 350 ml pour les emballages classiques, se fait le plus ressentir. Ces mini-canettes contiennent 36 % moins de calories que les grandes et affichent une croissance de ventes de l’ordre de 10 % au moins aux États-Unis, selon un porte-parole.
« Ils peuvent vendre ces petits formats et se payer le luxe d’augmenter leurs prix », a salué Garett Nelson, analyste chez CFRA Research, ajoutant qu’il y a « une tendance de long terme pour des boissons avec une faible teneur en calories et Coca-Cola est en train d’y répondre en changeant son portefeuille ».
Outre les boissons gazeuses, Coca-Cola s’est lancé dans la vente de café après le rachat de la chaîne britannique Costa pour 3,9 milliards de livres.
Le groupe pousse également sa marque Smartwater, de l’eau purifiée par évaporation à laquelle sont ensuite ajoutés des électrolytes, dont l’emballage et la promotion surfent résolument sur la vague du « bien-être » et d’une hydratation plus « sophistiquée » que de l’eau classique.
Il propose aussi depuis peu, dans 14 pays, une boisson Coca-Cola au goût de café et un Coca-Cola énergisant.
« Notre stratégie de transformer Coca-Cola en une entreprise de boissons en tous genres nous permet aujourd’hui de gagner », se réjouit M. Quincey.
Le dollar fort va toutefois rester un casse-tête important de nature à affecter la rentabilité à terme, a prévenu le producteur de Fanta et Sprite, qui a laissé inchangée sa prévision de bénéfice.
Le bénéfice par action ajusté devrait diminuer de 1 % comparé aux 2,08 dollars dégagés en 2018, ou alors augmenter de 1 % dans la meilleure des hypothèses.
Les analystes financiers anticipent un bénéfice par action aux alentours de 2,10 dollars.