Comment est calculé le prix du baril de pétrole brut canadien?
La Presse Canadienne|Publié le 20 avril 2020Voici l’explication de la société NE2 sur la façon dont tout cela fonctionne.
Les problèmes de prix du pétrole produit dans l’Ouest canadien sont souvent illustrés par des références au prix de référence du pétrole brut Western Canadian Select (WCS). Ce week-end, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a publié un message sur Twitter avertissant que le WCS se négociait «désormais à des prix négatifs», accompagné d’une illustration montrant le prix à −1 cent US.
La réalité est beaucoup plus compliquée, selon NE2, une plateforme boursière pour le pétrole et ses produits dérivés avec des activités à Calgary et à Houston. NE2 affirme avoir traité des transactions impliquant environ 38 % de la production de pétrole de l’Ouest canadien en 2019. Voici l’explication de la société sur la façon dont tout cela fonctionne.
Qu’est-ce que le Western Canadian Select?
Le WCS est un mélange de pétrole brut créé avec du bitume de sables bitumineux au centre de commercialisation de Hardisty, en Alberta. Seulement quatre entreprises produisent du WCS — Canadian Natural Resources, Suncor Énergie, Cenovus Energy et Repsol — mais d’autres mélanges de brut locaux sont tarifés sur la base du WCS, de sorte que son influence s’étend au-delà de son volume habituel de 350 000 à 400 000 barils par jour.
Comment le WCS est-il négocié?
Le commerce de produits tels que le pétrole brut fonctionne sur la base de prix contractuels, généralement pour une livraison au cours d’un mois donné. Le cas du WCS est un peu plus compliqué: les acheteurs acceptent de payer un prix basé sur une remise par rapport au prix de référence nord-américain, le West Texas Intermediate (WTI), pour tenir compte de son éloignement du marché et de sa qualité inférieure.
Le WTI est généralement cité comme un prix forfaitaire par baril pour une livraison proche d’un mois. Mais lors du calcul de la remise sur le WCS pour le producteur, on s’appuie sur un prix WTI « moyenne du mois civil » plutôt que sur un prix journalier.
En avril, par exemple, le contrat à terme sur le WTI (soit le prix du pétrole qui se retrouve dans l’actualité) est cité pour livraison en mai pendant la majeure partie du mois, mais passe, environ pour la dernière semaine du mois, à la livraison en juin. Puisque le prix du WCS s’appuie sur la moyenne de tous les contrats sur le WTI passés en avril, il comprend alors des prix du WTI de mai et de juin.
Tout cela pour dire que le calcul est un peu plus complexe que les mathématiques gribouillées sur le coin d’une table.
Le WCS s’est-il vraiment négocié à un prix négatif le baril dimanche?
Probablement pas, mais nous ne le saurons pas avant le 30 avril. Le prix négatif du WCS semble avoir été calculé en soustrayant le différentiel WCS du prix quotidien du WTI. Mais la moyenne du WTI depuis le début du mois était de 24,70 $ US le baril. En soustrayant le différentiel d’environ 14 $ US, cela place le baril de WCS à 11 $ US. Ce n’est pas génial, mais ce n’est pas négatif.
Est-il possible pour WCS de se négocier à un prix négatif?
Oui, si l’écart est supérieur au prix moyen. Dans le cas présent, cela ne sera connu qu’à la fin du mois.