Couche-Tard fait une nouvelle offre pour 7-Eleven
La Presse Canadienne|Mis à jour le 09 octobre 2024L'entreprise lavalloise a déposé une nouvelle offre au propriétaire des dépanneurs 7-Eleven. (Photo: La Presse Canadienne/Christinne Muschi)
Alimentation Couche-Tard n’abandonne pas son espoir de prendre le contrôle du propriétaire japonais de son rival international 7 — Eleven.
Dans un communiqué, Seven & i Holdings a confirmé avoir reçu une proposition révisée, confidentielle, privée et non contraignante de la part de l’entreprise lavalloise.
Couche-Tard n’a pas immédiatement répondu à une demande de La Presse Canadienne pour confirmer la proposition ou en préciser sa valeur.
Bloomberg et Reuters ont indiqué que la nouvelle offre valorise Seven & i à 47 milliards de dollars américains (G$ US), soit environ 22% de plus que l’offre de 38,6 G$ US présentée par Couche-Tard en août.
La société japonaise a refusé la précédente offre de Couche-Tard, faisant valoir que cette proposition sous-évaluait le potentiel de son secteur des dépanneurs, tout en ne répondant pas pleinement aux préoccupations réglementaires américaines.
Le refus a «déçu» Couche-Tard, qui réitérait en septembre sa détermination à en venir à une entente.
L’entreprise faisait valoir que sa proposition offrait des bénéfices stratégiques et financiers évidents et disait croire que les deux sociétés pouvaient parvenir à une transaction mutuellement acceptable.
Pour Couche-Tard, l’acquisition de Seven & i présente de nombreux avantages.
La société Couche-Tard est présente dans 31 pays et compte plus de 16 800 magasins. Une transaction réussie avec Seven & i pourrait ajouter 85 800 magasins à son réseau.
Seven & i possède non seulement la chaîne 7 — Eleven, mais aussi des supermarchés, des producteurs alimentaires, des détaillants d’articles ménagers et des sociétés de services financiers.
L’acquisition de Seven & i ne sera pas facile, même pour un géant comme Couche-Tard. Les préoccupations en matière de concurrence tourbillonnent sur de nombreux marchés mondiaux et des analystes estiment que les approbations réglementaires pourraient être difficiles à obtenir.
«Les niveaux de concentration attireront presque certainement l’attention de la Federal Trade Commission qui, compte tenu du sentiment négatif actuel autour de la consolidation et de la concurrence dans le secteur de l’alimentation et des produits de première nécessité, ne rendra pas cette transaction facile», a affirmé Neil Saunders, directeur général de GlobalData, dans un courriel, lorsque la nouvelle de l’offre de Couche-Tard a été annoncée.
Le sentiment japonais ajoute également de la «complexité» à l’offre.
«Bien qu’il y ait eu des réformes dans le pays pour faciliter les rachats, la plupart des entreprises japonaises sont très prudentes et résistantes au changement. Cela inclut Seven & i, dont le modèle opérationnel complexe entrave également une transaction», a souligné M. Saunders.
Le mois dernier, la bataille de Couche-Tard pour acheter Seven & i est devenue plus ardue lorsque l’entreprise japonaise a été classée comme «essentielle» à la sécurité nationale.
Si l’accord échoue, ce ne serait pas la première fois que Couche-Tard doit renoncer à ses ambitions audacieuses.
Il y a trois ans, l’entreprise avait tenté d’acheter l’épicier français Carrefour, mais avait dû abandonner les négociations après une intervention du ministre français des Finances Bruno Le Maire. Ce dernier avait déclaré qu’il ne laisserait pas se concrétiser un éventuel accord de 25 G$, car cela mettrait en péril la sécurité alimentaire.
Les deux entreprises ont convenu d’envisager plutôt de futurs partenariats opérationnels.