Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

CSGN: les économistes auraient préféré une nationalisation

AFP|Publié le 31 mars 2023

CSGN: les économistes auraient préféré une nationalisation

D’après un sondage réalisé avec le quotidien zurichois NZZ, 48% des économistes interrogés auraient préféré une reprise par l’État, avec une éventuelle vente ultérieure, dans la mesure où cette alternative aurait aidé à maintenir la concurrence en Suisse. (Photo: Getty Images)

Près de la moitié des économistes auraient préféré une nationalisation de Credit Suisse, selon un sondage publié vendredi par l’institut du KOF, en raison des inquiétudes que cette mégafusion suscite pour la stabilité financière et la concurrence en Suisse.

Pour éviter un naufrage de Credit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, les autorités suisses ont organisé dans l’urgence un rachat par sa concurrente UBS, la plus grande banque du pays. Le 19 mars, UBS a accepté de débourser 3 milliards de francs suisses (un montant équivalent en euros) pour la reprendre.

« Cette décision a fait l’objet d’un vif débat dans l’opinion publique et parmi les économistes », indique dans un communiqué le KOF, le centre de recherches conjoncturelles de l’École polytechnique fédérale de Zurich, qui a donc mené un rapide sondage auprès de 167 économistes.

D’après ce sondage réalisé avec le quotidien zurichois NZZ, 48% des économistes interrogés auraient préféré une reprise par l’État, avec une éventuelle vente ultérieure, dans la mesure où cette alternative aurait aidé à maintenir la concurrence en Suisse. 

Mais 28% auraient plutôt opté pour l’application de la procédure d’assainissement et de liquidation définie par le dispositif prévu pour les établissements trop gros pour faire faillite. Cette solution aurait permis de sauver la branche suisse de la banque tandis que la partie internationale aurait pu être « assainie ou liquidée de manière ordonnée », note le KOF.

Seuls 19% soutiennent ce rachat par UBS, estimant que cette solution a évité de déstabiliser les marchés internationaux et va permettre de commencer l’assainissement de Crédit Suisse immédiatement, le reliquat des économistes interrogés préférant d’autres options, dont un rachat par une banque étrangère.

Près de 80% des économistes sondés jugent que la réputation internationale de la place financière suisse s’est plutôt ou nettement détériorée. Et 69% estiment que la stabilité du secteur bancaire suisse s’est détériorée. Plus de la moitié considèrent également que la qualité des services et l’accès au crédit se sont dégradés.

Lors de sa réunion trimestrielle de politique monétaire, la banque centrale suisse a expliqué que la « pression du temps était énorme » pour trouver une solution, son président affirmant qu’une mise en faillite ordonnée aurait « au contraire » fait courir le risque de déclencher une crise financière « encore plus grande ».

L’enquête a eu lieu du 23 au 29 mars. 863 économistes ont été contactés. Des réponses ont été reçues de 167 économistes issus de 19 institutions.