Delta: le bénéfice du 3T affecté par la panne CrowdStrike et l’ouragan Hélène
AFP|Publié le 10 octobre 2024Le patron Ed Bastian a expliqué que le groupe avait pâti dans les derniers jours du trimestre de l’ouragan Hélène. (Photo: Paul Hennessy Getty Images)
New York, États-Unis — La compagnie aérienne Delta Air Lines (DAL, 50,29$US) a publié jeudi un bénéfice par action proforma légèrement inférieur aux attentes des analystes, affecté par les conséquences de la panne informatique mondiale d’un logiciel du groupe Crowdstrike et par l’ouragan Hélène.
Entre juillet et septembre, Delta a encaissé 15,67 milliards de dollars américains (G$US) (+1% sur un an) et dégagé un bénéfice net de 1,27G$US (+15%). C’est mieux que le consensus des analystes de FactSet qui tablaient respectivement sur 14,65G$US et 985 millions de dollars américains (M$US).
Mais, en termes de bénéfice net par action hors éléments exceptionnels, référence pour les marchés, le groupe n’a pas répondu aux attentes avec 1,50$US au lieu de 1,52$US du consensus.
Lors d’un entretien jeudi sur la chaîne CNBC, le patron Ed Bastian a expliqué que le groupe avait pâti dans les derniers jours du trimestre de l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 236 morts dans le sud-est des États-Unis.
L’effet pour la compagnie représente 3 cents par action, a-t-il indiqué, soulignant qu’hors l’ouragan et Crowdstrike, Delta se situait dans le haut de la fourchette de ses prévisions.
M. Bastian a précisé dans un communiqué que la panne informatique avait grevé son chiffre d’affaires d’environ 380M$US, principalement du fait du remboursement des passagers pour l’annulation de 7 000 vols sur cinq jours, et pesé sur son bénéfice net par action à hauteur de 45 cents.
Une mise à jour le 19 juillet d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, système d’exploitation de Microsoft, a fait dysfonctionner de nombreux systèmes informatiques à travers le monde.
Des pertes de 500M$US
Fin juillet, M. Bastian avait indiqué que la compagnie allait demander des dommages et intérêts.
Sur CNBC, il a confirmé des pertes totales de 500M$US. Ceci en incluant les remboursements des vols annulés ainsi que les compensations et frais de logement des passagers de ces vols.
«Dans un contexte d’amélioration du secteur et d’une forte demande de voyages chez Delta, nous sommes positionnés pour terminer l’année sur des chapeaux de roues», a commenté Ed Bastian, cité dans le communiqué.
Selon lui, le bénéfice avant impôts devrait bondir de 30% au quatrième trimestre, sur un an, à 1,4G$US ce qui en ferait «l’un des quatrièmes trimestres les plus rentables de notre histoire».
Concernant le dernier trimestre de l’exercice, en données comparables, le groupe anticipe une hausse du chiffre d’affaires de 2% à 4%, une marge opérationnelle de 11% à 13% et un bénéfice net par action compris entre 1,60 et 1,85$US. Le consensus table sur 1,76$US à ce stade.
« Nous attendons une poursuite de l’amélioration des tendances et les réservations pour la période des fêtes de fin d’année sont fortes », a indiqué Glen Hauenstein, président de Delta, cité dans le communiqué, s’attendant néanmoins à un creux aux alentours de l’élection présidentielle américaine le 5 novembre.
Le trimestre devrait être « en dents de scie », a anticipé M. Bastian.
L’activité au troisième trimestre a été marquée par une progression de la classe Premium toujours plus rapide que la classe Économie, que ce soit pour les vols nationaux et internationaux.
Et également par un rebond de la demande pour les vols transatlantiques après les Jeux olympiques de Paris et une amélioration du côté de l’Amérique latine, dans un contexte de forte demande de voyages internationaux, a expliqué le groupe.