Dollarama: la COVID a peu affecté la rémunération des dirigeants
La Presse Canadienne|Publié le 03 mai 2021Dollarama a vu ses ventes grimper de 6,3 % à 4,03 milliards $ l’an dernier malgré la pandémie. (Photo: Roméo Mocafico)
La pandémie de COVID-19 n’a pas constitué un frein pour la rémunération globale des cinq principaux dirigeants de Dollarama, qui a affiché une progression notable pour s’établir à 13,4 millions $ lors du dernier exercice.
Au total, ceux-ci ont eu droit à des primes annuelles en espèces totalisant environ 3,5 millions $ — une somme qui est comprise dans les émoluments.
Ces détails figurent dans la circulaire de sollicitation récemment envoyée aux actionnaires de la chaîne d’articles à 1 $ et plus en vue de son assemblée annuelle prévue le 9 juin et qui doit se tenir uniquement en ligne.
« Compte tenu du rendement de la société l’an dernier (…) le conseil ne pourrait pas être plus satisfait de la façon dont la direction et les plus de 20 000 employés se sont adaptés pour servir les Canadiens dans des circonstances difficiles », a souligné le président du conseil d’administration, Stephen Gunn, dans son message aux porteurs de titres.
Au cours de l’exercice précédent, la rémunération globale des patrons de Dollarama, qui tient compte des salaires de base, des primes et autres avantages comme des options sur des actions, avait totalisé environ 9,7 millions $.
Sans surprise, c’est le président et chef de la direction du détaillant, Neil Rossy, qui a obtenu le traitement le plus élevé, qui s’est élevé à 6,8 millions $, au cours de l’année financière ayant pris fin le 31 mars. Il s’agit d’une hausse d’environ 79 % sur un an. Le gestionnaire de 51 ans a eu droit à un salaire de base 1,2 million $ ainsi qu’à une prime d’environ 1,9 million $. Ses attributions fondées sur des options se sont élevées à 3,7 millions $.
En dépit des restrictions sanitaires et de fermetures temporaires de magasins situés dans des centres commerciaux, Dollarama a vu ses ventes grimper de 6,3 % à 4,03 milliards $ l’an dernier. Son bénéfice net est demeuré stable, à 564,4 millions $.
D’autres enjeux
Néanmoins, la chaîne s’est retrouvée dans l’actualité pour d’autres raisons. Au Québec, elle avait été épinglée par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail en janvier dernier alors que 11 constats d’infraction avaient été décernés à neuf magasins pour non-respect des mesures sanitaires.
Des employés du détaillant ont également manifesté parce qu’ils estimaient que les mesures sanitaires déployées par l’entreprise étaient inadéquates. L’entreprise a aussi été critiquée par certains organismes pour son recours aux agences de placement entourant l’embauche d’employés à son centre de distribution montréalais.
Cette pratique fera par ailleurs l’objet d’un vote dans le cadre du rendez-vous annuel à la suite du dépôt d’une proposition d’un actionnaire, soit le syndicat des employés du gouvernement et des services de la Colombie-Britannique, qui représente plus de 80 000 membres.
Il est proposé à Dollarama « d’établir un rapport » pour expliquer comment elle « évalue et atténue » les risques entourant les droits de la personne puisqu’elle fait appel à des agences de placement pour combler ses besoins de main-d’œuvre dans ses entrepôts ainsi qu’à son centre de distribution.
« Les préoccupations suscitées par les conditions de travail dans les entrepôts et le centre de distribution de Dollarama ont fait la une des journaux nationaux, peut-on lire dans les arguments présentés. Ces préoccupations se sont aggravées au cours de la pandémie de COVID-19 et concernent notamment les salaires et les conditions de travail dangereuses. »
Le détaillant s’est prononcé contre la proposition en expliquant qu’il s’appuyait sur l’expertise « d’un nombre limité d’agences de placement tierces vérifiées et réputées » au Québec afin d’« embaucher et former des travailleurs » pour répondre à ses besoins.