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Duolingo, qui propose d’apprendre des langues étrangères en s’amusant sur son téléphone ou son ordinateur, a fait une entrée en trombe à Wall Street mercredi, son action s’envolant de plus de 30% juste après son arrivée.
Duolingo a récupéré 377 millions de dollars d’argent frais à l’occasion de cette opération en émettant 3,7 millions de titres au prix de 102 dollars l’unité, soit bien plus que la fourchette de 85 à 95 dollars initialement proposée.
Cela lui a donné une valorisation boursière de 3,7 milliards de dollars, 4,7 milliards en comptant l’ensemble des actions déjà émises ou à émettre.
Cet intérêt des investisseurs n’étonne pas son co-fondateur, Luis von Ahn.
«Notre modèle économique est très solide. Notre chiffre d’affaires a plus que doublé chaque année au cours des quatre dernières années», explique-t-il à l’AFP.
Éducation accessible
Professeur en informatique et intelligence artificielle à l’Université de Carnegie Mellon, à Pittsburgh (Pennsylvanie), il a fondé la plateforme en 2011 avec un étudiant en thèse, Severin Hacker.
Leur société, qui propose d’apprendre 40 langues, est utilisée par plus de 40 millions d’utilisateurs chaque mois. Son produit-phare, l’application Duolingo, a été téléchargé plus de 500 millions de fois. Elle est gratuite en échange d’une publicité à la fin de chaque leçon.
«Je viens d’un pays pauvre, le Guatemala (…), où dans les faits, il faut avoir de l’argent pour accéder à une bonne éducation», raconte M. von Ahn. «Je voulais proposer quelque chose rendant l’éducation accessible au plus grand nombre.»
Sur mobile, Duolingo rivalise avec des applications comme TikTok ou Instagram, rappelle l’entrepreneur.
«On fait de notre mieux pour rendre l’application la plus divertissante possible», souligne-t-il.
Plus de jeux
Les motivations des utilisateurs varient en fonction de leur origine géographique.
«Dans la plupart des pays, les gens veulent simplement apprendre l’anglais, car c’est un moyen de gagner de l’argent. Dans des pays comme les États-Unis, c’est une façon d’utiliser son téléphone de façon intelligente», indique le co-fondateur.
«Environ 40% des classes de langue aux États-Unis utilisent notre application, souvent pour les devoirs», affirme-t-il.
Duolingo veut continuer à s’étendre: en proposant toujours plus de jeux pour rendre l’apprentissage des langues récréatif, mais aussi en proposant d’autres applications éducatives, à commencer par les mathématiques et la lecture.
En plus de la publicité diffusée à la fin de chaque leçon, Duolingo gagne de l’argent en proposant une option payante à ceux ne souhaitant pas en voir ou voulant accéder à des options supplémentaires.
Le groupe propose aussi un test de maîtrise de l’anglais reconnu par de nombreuses universités.