(AP/Eduardo Munoz Alvarez, Archives)
Les Américains ont augmenté leurs dépenses dans les magasins de détail en juillet, ce qui a atténué les craintes d’un affaiblissement de l’économie sous la pression de prix plus élevés et de taux d’intérêt élevés.
Le département du Commerce a annoncé jeudi que les ventes au détail ont bondi de 1% entre juin et juillet, soit la plus forte augmentation de ce type depuis janvier 2023, après avoir légèrement baissé le mois précédent.
Les concessionnaires automobiles, les magasins d’électronique et d’électroménagers et les épiceries ont tous signalé de fortes hausses des ventes.
Les données sur les ventes au détail pour le mois de juillet ont rassuré les investisseurs que l’économie américaine, bien qu’en léger ralentissement sous la pression des taux d’intérêt élevés, reste résiliente. Elles ont montré que les consommateurs américains, qui sont le principal moteur de la croissance économique, sont toujours prêts à dépenser.
La perspective d’une économie toujours en croissance devrait être mise en valeur par la campagne présidentielle de la vice-présidente Kamala Harris, qui se prépare à annoncer vendredi des mesures visant à interdire les «prix abusifs» sur les produits alimentaires.
Mercredi, son adversaire, l’ancien président Donald Trump, a critiqué le bilan économique de l’administration Biden-Harris, bien qu’il a exagérément gonflé les augmentations relatives à l’alimentation et aux mensualités hypothécaires.
Les autres données économiques publiées jeudi étaient pour la plupart positives, notamment un rapport sur les premières demandes d’allocations de chômage. Les chiffres montrent que les entreprises gardent leurs employés et n’augmentent pas les licenciements.
Puisque les Américains dépensent plus, les économistes de Morgan Stanley ont relevé leurs prévisions de croissance pour le trimestre juillet-septembre à un taux annuel de 2,3%, contre une estimation antérieure de 2,1%. L’économie a progressé à un taux sain de 2,8% au cours du trimestre avril-juin.
Dans l’ensemble, les dernières données sont cohérentes avec une économie qui se dirige vers un «atterrissage en douceur», lors duquel la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a augmenté suffisamment les taux d’intérêt pour refroidir l’inflation, mais pas au point de causer une récession.
«La résilience continue des dépenses de consommation devrait apaiser les craintes de récession et réduire les chances que les marchés ont placées sur une baisse plus importante (d’un demi-point du taux directeur)» lors de la réunion de la Fed à la mi-septembre, a déclaré Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics.
Au lieu de cela, les économistes s’attendent de plus en plus à ce que la Fed commence avec une modeste réduction d’un quart de point de son taux directeur, qui affecte de nombreux prêts à la consommation et aux entreprises, le mois prochain.
Hausses diversifiées
Sans prendre en compte l’inflation, l’augmentation réelle des ventes a été de 0,8% en juillet. Excluant les ventes des stations-service, qui ne reflètent pas l’envie des Américains de dépenser, les ventes au détail ont réellement augmenté de 1%.
Les ventes d’automobiles ont bondi de 3,6%, soit la plus forte hausse depuis janvier 2023. Il s’agit d’un rebond par rapport au mois précédent, alors qu’une cyberattaque impliquant de nombreux concessionnaires avait ralenti les ventes.
Les ventes des magasins d’électronique et d’électroménager ont augmenté de 1,6%. Elles ont haussé de 0,9% dans les quincailleries et les jardineries. Les ventes des restaurants ont grimpé de 0,3%, signe que les Américains sont toujours prêts à faire des dépenses non essentielles.
Le ralentissement de l’inflation pourrait donner aux ménages un coup de pouce nécessaire. Les prix à la consommation n’ont augmenté que de 2,9% en juillet par rapport à l’année précédente, a déclaré le gouvernement mercredi. Il s’agit du chiffre le plus faible d’une année à l’autre depuis mars 2021. Et l’inflation de base, qui exclut les coûts volatils de l’alimentation et de l’énergie, a reculé pour le quatrième mois consécutif.
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Les journalistes d’AP Business Anne D’Innocenzio, à New York, et Dee-Ann Durbin, à Detroit, ont contribué à cette dépêche.
