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L’inflation aux États-Unis poursuit son ralentissement en septembre

AFP|Mis à jour le 10 octobre 2024

L’inflation aux États-Unis poursuit son ralentissement en septembre

(Photo:123RF)

Washington — L’inflation, sujet majeur de la campagne présidentielle, a continué à ralentir en septembre aux États-Unis, un peu moins qu’espéré cependant, revenant à 2,4% sur un an contre 2,5% en août, selon l’indice CPI publié jeudi par le département du Travail.

Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,2%, restant sur le même rythme que les deux mois précédents, un peu au-dessus des attentes là encore.

Sur un an, les analystes tablaient sur une hausse de 2,3% des prix à la consommation, selon le consensus publié par MarketWatch, qui prévoyaient également une inflation de 0,1% seulement sur un mois.

La question de l’inflation est un sujet majeur de cette campagne présidentielle américaine, à moins d’un mois du vote prévu le 5 novembre prochain, avec un décalage persistant notamment entre les données économiques, indiquant que l’économie nationale est en bonne santé, et le ressenti de nombreux électeurs, confrontés à une forte hausse des prix ces trois dernières années.

«Nous continuons à faire des progrès, avec une inflation revenue à son niveau d’avant la pandémie», s’est félicitée la conseillère économique du président américain Joe Biden, Lael Brainard, citée dans un communiqué.

«Les prix augmentent toujours», a de son côté dénoncé un communiqué de l’équipe de campagne de Donald Trump, «depuis que Kamala (Harris) est au pouvoir, les prix ont augmenté de 20,5%», en cumulé.

L’inflation avait atteint un pic de 9,1% sur un an en juin 2022, tiré par la reprise économique après le Covid et l’invasion en Ukraine, et du jamais vu depuis le début des années 1980.

« Si vous regardez la situation économique de ces derniers mois, elle est plutôt bonne et une bonne nouvelle pour le gouvernement sortant », a estimé Michael Pierce, chef économiste adjoint pour Oxford Economics, interrogé par l’AFP.

« Mais si vous regardez les trois ou quatre dernières années, ce que vous observez c’est une forte pression sur les revenus réels, qui ont connu un taux de croissance faible. La vraie question est donc de savoir sur quoi les électeurs se concentreront », a-t-il ajouté.

L’inflation dite sous-jacente, qui ne prend pas en compte les prix de l’alimentation et de l’énergie, considéré comme plus variables, a de son côté atteint 0,3% sur un mois, soit autant qu’en août, et 3,3% sur un an, soit légèrement plus que celle observée un mois plus tôt (3,2%).

Les prix de l’énergie ont en revanche continué à reculons fortement, de 1,9% sur un mois, avec même une baisse de 4,1% des prix à la pompe.

Logement et alimentation en hausse

En revanche, les prix de l’alimentation à domicile ont augmenté de 0,4% sur un mois, après six mois de stabilité quasi totale.

Du côté du logement, autre poste important et qui a connu une hausse marquée ces trois dernières années, les prix ralentissent, avec une hausse de seulement 0,2% sur un mois.

Le département du Travail souligne que le logement et l’alimentation constituent 75% de la hausse des prix observée en septembre.

«Si vous retirez le logement de l’équation, l’inflation a été autour de 2% sur l’ensemble de l’année, c’est donc une bonne nouvelle de voir les prix du logement ralentir», a insisté M. Pierce.

Ces nouvelles données sont les dernières publiées avant les élections présidentielles, mais aussi avant la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed).

Cette dernière se base plutôt sur les variations de l’indice PCE pour déterminer sa politique monétaire. Cet indicateur sera publié plus tard dans le mois.

Au mois d’août, la hausse de l’indice PCE était retombée à 2,2% sur un an, se rapprochant fortement de la cible de 2% à moyen terme prévue par le mandat de la Fed.

« Elle devrait être encore plus modérée pour septembre », a anticipé Michael Pierce, « il me semble même raisonnable de voir l’indice PCE tout proche de 2%, la vraie surprise pourrait venir d’une remontée de l’inflation sous-jacente ».

La Fed reste prudente dans l’évolution de sa politique monétaire, soulignant régulièrement qu’elle restait avant tout prise en fonction de l’évolution des données macroéconomiques.

Les marchés s’attendent généralement à une baisse de 25 points de base lors de sa prochaine réunion, prévue les 6 et 7 novembre, puis une autre de même ampleur lors de la dernière réunion de l’année, mi-décembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.