« Embraer n’a pas satisfait les conditions nécessaires » à l'entente selon Boeing.
Le titre d’Embraer (EMBR3) chutait de 14 % lundi à la Bourse de Sao Paulo, peu après l’ouverture de la première séance après que Boeing a annoncé samedi renoncer à racheter les activités civiles de l’avionneur brésilien.
À 10H00, l’action du troisième fabricant mondial d’avions plongeait de 14,61 %, après avoir perdu plus de 15 % un peu plus tôt.
Boeing (BA) a affirmé samedi avoir exercé son droit à ne pas exécuter l’accord estimant qu’« Embraer n’a pas satisfait les conditions nécessaires », alors que les transactions devaient être finalisées au 24 avril.
Mais l’entreprise brésilienne a accusé dans la foulée le géant américain d’avoir eu recours à des « arguments fallacieux » pour ne pas avoir à remplir son engagement.
Embraer prévoit de poursuivre Boeing pour les dommages occasionnés. Selon l’agence Bloomberg, le groupe américain pourrait avoir à payer jusqu’à 100 millions de dollars de frais d’annulation.
Selon ce protocole d’accord noué en juillet 2018, Boeing devait prendre le contrôle, à 80 % et pour 4,2 milliards de dollars, d’une coentreprise comprenant la division d’Embraer produisant des avions commerciaux de 30 à 150 sièges. Embraer devait conserver les 20 % restants.
Lundi, le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé que le gouvernement, qui dispose d’un pouvoir de veto sur toute décision majeure concernant Embraer, envisageait d’« entamer des négociations avec une autre entreprise ».
Selon le groupe brésilien, Boeing ne souhaitait plus mener à bout l’opération « au vu de sa propre condition financière » et des problèmes entourant « le 737 MAX, d’autres activités et sa réputation ».
L’ensemble du secteur aéronautique est plongé dans une crise profonde, les compagnies multipliant les annulations de commandes en raison des mesures de confinement imposées un peu partout dans le monde pour enrayer la propagation du Covid-19.
Le 26 mars, Embraer avait annoncé une perte nette de 209,8 millions de dollars au quatrième trimestre 2019, terminant l’année largement dans le rouge, avec une perte cumulée de 322,3 millions de dollars.
L’entreprise, qui a perdu 65 % de sa valeur boursière depuis le début de l’année, avait alors indiqué qu’il était impossible de faire des prévisions pour 2020 en raison de l’impact dévastateur de la crise sanitaire.