Cette diversification intervient après des résultats en demi-teinte au premier trimestre.
Goldman Sachs (GS) a reporté lundi à 2020 le dévoilement de sa feuille de route pour les prochaines années, promettant de se renforcer dans la banque de détail après des résultats en demi-teinte au premier trimestre en raison de la faiblesse du courtage.
La prestigieuse banque d’affaires américaine a par ailleurs mis de côté 37 millions de dollars pour régler des litiges, une somme dérisoire au vu de l’enquête en cours du ministère américain de la Justice (DoJ) sur son rôle dans le scandale du fonds malaisien 1MDB qui est loin d’être terminée.
Le gouvernement malaisien a également engagé des poursuites contre la firme à qui il réclame des milliards de dollars.
« Nous nous attelons à trouver un accord et allons en trouver un dès que possible », a déclaré le PDG David Solomon, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
M. Solomon a aussi promis lundi de dévoiler au premier trimestre 2020 les nouvelles orientations stratégiques pour réduire l’exposition de Goldman Sachs aux fluctuations des marchés financiers.
Ce faisant, il reporte de plusieurs mois la divulgation de cette feuille de route attendue initialement au premier semestre de cette année par les analystes.
« Nous voulons nous assurer que nous faisons bien les choses. Notre but est de construire de la valeur sur les quatre à cinq prochaines années et non sur quelques trimestres », a-t-il expliqué.
Goldman Sachs a toutefois dessiné de premières pistes: l’une d’elles porte sur le renforcement de Marcus, sa plateforme en ligne de dépôts et de prêts aux particuliers et PME.
La société veut la développer au Royaume-Uni et aux États-Unis et porter ses dépôts à 10 milliards par an « dans les prochaines années », ce qui lui assurerait une bonne source de financements.
L’action dévisse
Goldman Sachs entend également multiplier les partenariats, dont le plus important est le lancement prochain d’une carte bancaire avec Apple. Aucune date n’a pour l’instant été donnée.
Cette diversification a toutefois un coût: le montant des provisions liées aux défaillances des ménages à qui l’établissement a prêté de l’argent a été plus que quintuplé au premier trimestre.
Outre la banque de détail, Goldman Sachs souhaite développer l’activité de « cash management », soit offrir des produits et services de paiement et d’encaissement aux entreprises tout en les aidant à optimiser la gestion de leurs liquidités.
Cette activité a le potentiel pour générer des ventes croisées, ce qui serait le bienvenu pour Goldman Sachs. La banque d’affaires envisage de réduire la taille de sa division de courtage de matières premières et compte ouvrir encore un peu plus à ses gros clients sa plateforme technologique Marquee, dont des logiciels de négociation et leurs algorithmes sont déjà disponibles en « open source » depuis 2015.
Cette diversification intervient après des résultats en demi-teinte au premier trimestre.
Le bénéfice net a chuté de 20 % sur un an, à 2,2 milliards de dollars, tandis que le chiffre d’affaires a diminué de 13 % à 8,81 milliards de dollars pâtissant de la baisse de l’activité dans la plupart des secteurs d’activités à l’exception des fusions-acquisitions.
Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, est ressorti à 5,71 dollars, contre 4,89 dollars prévus par les analystes.
À Wall Street, l’action dévissait de 2,23 % vers 10H25.
Goldman Sachs, qui dépend des activités spéculatives davantage que les autres six grandes banques américaines, a particulièrement été affectée par une chute de 18 % des recettes générées par le courtage.
Dans le détail, les revenus du courtage des produits liés aux matières premières, devises et taux (Fixed Income) ont diminué de 11 %, tandis que ceux générés par les titres financiers ont dégringolé de 24 %.
Le « Fixed Income » a longtemps été la vache à lait de Goldman Sachs jusqu’à la crise financière, de sorte qu’un grand nombre des dirigeants de la firme étaient issus de cette division.
Mais le durcissement de la règlementation et la prudence des grands investisseurs (grandes entreprises, hedge funds, fonds de pension, assureurs et gouvernements) ont fortement affecté sa rentabilité.
La division de banque d’investissement est par conséquent devenue le relais de croissance : ses recettes ont augmenté de 1 %, grâce à la flambée de 51 % des commissions perçues par les banquiers conseillant les entreprises dans les fusions-acquisitions.