Une gouverneure de la Fed reste plus inquiète pour l’inflation que pour l’emploi
AFP|Publié le 24 septembre 2024Un rebond de l'inflation aux États-Unis reste plus probable qu'une forte dégradation de l'emploi, selon Michelle Bowman. (Photo: 123RF)
Un rebond de l’inflation aux États-Unis reste plus probable qu’une forte dégradation de l’emploi, selon une gouverneure de la banque centrale américaine (Fed), au moment où la majorité de ses collègues considèrent ces deux risques comme désormais équivalents.
«Je considère toujours que les risques liés à la stabilité des prix sont plus élevés, en particulier car le marché du travail reste proche des estimations du plein emploi», a déclaré mardi Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed.
«Selon moi, les risques de voir l’inflation repartir à la hausse restent importants», a-t-elle ajouté.
Michelle Bowman est la seule membre du comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, à avoir voté mercredi dernier contre la baisse des taux d’un demi-point de pourcentage qui a été décidée. Elle était favorable à une réduction plus faible.
Selon elle, en effet, «une approche plus mesurée aurait évité le risque de signaler involontairement des inquiétudes concernant les conditions économiques», mais aussi «de raviver potentiellement les pressions inflationnistes».
«L’économie américaine reste solide et l’inflation sous-jacente, inconfortablement supérieure à notre objectif de 2%», a souligné la gouverneure.
«Même si cela ne constitue pas ma prévision de base, je ne peux pas exclure le risque d’une stagnation des progrès en matière d’inflation», a-t-elle ajouté.
Ainsi, Michelle Bowman a insisté sur le fait que le marché de l’emploi reste en bonne santé, bien qu’il se soit « détendu après les conditions extrêmement tendues des dernières années ».
«Mais les emplois disponibles restent plus nombreux que les travailleurs disponibles, une situation qui ne s’est produite avant 2018 que deux fois sur une période prolongée depuis la Seconde Guerre mondiale, ce qui témoigne une fois de plus de la vigueur continue du marché du travail», a précisé la gouverneure de la Réserve fédérale.
La Fed a abaissé mercredi ses taux pour la première fois depuis 2020, les ramenant dans la fourchette de 4,75 à 5,00%.
L’indice PCE de l’inflation, que la Fed veut ramener à 2%, était resté stable en juillet, à +2,5% sur un an. Les chiffres d’août seront publiés vendredi. Quant à l’indice CPI, son évolution est tombée en août à son plus bas niveau depuis février 2021, +2,5% sur un an.
La situation de l’emploi préoccupe désormais la Fed, alors que, bien que le taux de chômage ait reculé en août à 4,2% en août, les créations d’emplois ont ralenti ces derniers mois.