Sa détermination tardive à vaincre l’inflation risque de créer beaucoup plus de dommage à l’économie américaine que la banque centrale américaine ne veut l’avouer. (Photo: Getty Images)
Washington — La lutte contre l’inflation doit être la priorité de la banque centrale américaine (Fed), a déclaré vendredi un de ses responsables, qui anticipe des relèvements des taux directeurs au moins jusqu’au début de 2023, pour juguler cette hausse des prix.
«Ramener l’inflation de manière significative et persistante vers notre objectif de 2% [exigera] des relèvements des taux directeurs jusqu’au début de l’année prochaine au moins», anticipe Christopher Waller, l’un des gouverneurs de l’institution, précisant que le rythme précis dépendra de l’évolution de l’économie.
«C’est un combat dont ne pouvons pas nous éloigner, et dont nous ne nous éloignerons pas. […] Nous continuerons à agressivement combattre l’inflation», a assuré le gouverneur, lors d’un discours à Vienne [Autriche].
Pour ralentir la demande, et ainsi desserrer la pression sur les prix, la puissante Réserve fédérale relève progressivement ses taux depuis le mois de mars. Ceux-ci se situent désormais dans une fourchette de 2,25 à 2,50%.
Une nouvelle hausse de trois quarts de points de pourcentage est attendue lors de la prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.
«Je soutiens un relèvement significatif […] afin de placer notre politique en position de réellement ralentir la demande», a indiqué Christopher Waller, avertissant cependant que ramener l’inflation autour des 2% considérés comme sains pour l’économie, «prendra du temps».
L’inflation aux États-Unis a ralenti en juillet, après avoir atteint en juin son plus haut niveau en plus de 40 ans. À 8,5% sur un an, selon l’indice CPI, elle reste cependant très élevée.
«Il est encore trop tôt pour dire que l’inflation ralentit de manière significative et pérenne», a mis en garde M. Waller.
Il estime que les craintes de récession qui «se sont estompés et le marché du travail américain robuste nous donnent la flexibilité pour être agressifs dans notre lutte contre l’inflation».
«Nous ne sommes pas» entrés en récession au premier semestre 2022, a-t-il même souligné, tandis que les chiffres «confirment que la Fed a atteint son [objectif] du plein emploi, mon attention est donc concentrée sur la baisse de l’inflation».
Il a cependant relevé «des signes de modération de l’activité économique», notamment sur le marché immobilier
«À mesure que nous continuons à augmenter les taux, nous devrons voir, mois par mois, comment les ménages et les entreprises s’adaptent aux conditions financières plus strictes et comment cet ajustement affecte l’inflation», a encore souligné le gouverneur.