Jerome Powell (Photo: La Presse Canadienne)
Washington — Si l’inflation aux États-Unis semble repartir à la baisse après un premier trimestre de stagnation à un niveau jugé trop élevé par la Réserve fédérale (Fed), son président, Jerome Powell, a continué à faire preuve de prudence, mercredi devant une commission d’élus nationaux.
«Je ne suis pas prêt» à dire que l’inflation se dirige résolument vers un retour à la cible de 2%, qui est celle prévue par le mandat de la Fed, a déclaré Jerome Powell, interrogé sur le sujet.
«Les anticipations d’inflation à long terme semblent rester bien ancrées», rappelé Jerome Powell, malgré les légers progrès réalisés en la matière durant le deuxième trimestre.
Mais le président de la Fed a également insisté sur le fait qu’il n’était pas question d’attendre que l’inflation revienne à 2% pour agir sur les taux. «Ce serait trop tard», a-t-il insisté.
Depuis le début de l’année, la banque centrale américaine tente de trouver le bon moment pour commencer à abaisser ses taux d’intérêt, estimant qu’en revanche la phase de hausses était terminée.
Mardi, interrogée par une commission du Sénat cette fois, Jerome Powell avait déjà jugé que des «progrès» ont été réalisés ces derniers mois et que « de nouvelles données positives [viendraient] renforcer notre confiance dans le fait que l’inflation se dirige résolument vers les 2%».
L’inflation aux États-Unis avait connu un pic dans la foulée de la réouverture de l’économie mondiale, après la pandémie de COVID-19, atteignant même 9,5% en rythme annuel en juin 2022.
Dans la foulée, la Fed avait remonté résolument ses taux, jusqu’à les amener à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, à leur niveau le plus élevé depuis le début du siècle.
L’inflation a depuis connu un fort ralentissement, retombant autour de 2,6% en moyenne ces derniers mois, mais après une baisse rapide durant la seconde moitié de 2023, elle a eu tendance à se stabiliser entre 2,5% et 3% depuis le début de l’année.
Alors que les marchés avaient anticipé une première baisse des taux durant le deuxième trimestre, espérant même que la Fed puisse en réaliser trois dès cette année, l’institution financière a préféré jouer la prudence, expliquant, par la voix de son président comme des différents membres de son conseil, qu’elle attendait plus de preuves que l’inflation retournait bien vers les 2%.
Des commentaires qui renforcent la confiance des marchés sur la probabilité d’une première baisse des taux lors des prochaines réunions: plus de 75% des analystes l’anticipent pour la réunion de mi-septembre, selon l’outil de veille de CME FedWatch.
Cela ferait intervenir la première baisse à l’occasion de la dernière réunion de la Fed prévue avant la tenue de l’élection présidentielle aux États-Unis, le 5 novembre.