Donald Trump (Photo: Getty images)
BLOGUE INVITÉ. Il y a à peine 6 mois, le mot «récession» était sur toutes les lèvres. Le marché boursier cherchant à tout anticiper, le S&P 500 avait chuté près de 20% depuis son sommet atteint en septembre. Dans la tourmente, beaucoup d’experts, analystes et investisseurs en ont déduit que la morosité des marchés ne faisait que confirmer les temps difficiles à venir. Ce genre d’article refait surface lorsque la peur s’empare des marchés.
On affirmait qu’il existait 14.9 billions de raisons pour craindre une récession. Il s’agit en fait de la valeur boursière mondiale (en dollars américains) qui s’est évaporée depuis son sommet. Ironiquement, on mentionnait cette baisse boursière comme étant une mauvaise nouvelle, alors qu’en fait, elle constituait une excellente raison pour s’intéresser davantage aux actions. Payer moins cher pour des actifs demeurera toujours une chose positive!
Source: Yahoo.com
Sans surprise, bien des investisseurs sont restés sur les lignes de côté durant le mois de décembre dernier, préférant attendre des jours meilleurs. Quelques mois plus tard, après un rebond de 24%, les craintes de récession se sont dissipées. Pourtant, sommes-nous vraiment en présence de moins de risques aujourd’hui?
Tout d’abord, gardons à l’esprit que les récessions sont survenues au moins une fois à toutes les décennies au cours de l’histoire américaine. La dernière s’étant terminée en 2009, on peut penser que nous sommes mûrs pour la prochaine. Or, tout investisseur devrait faire sa sélection de titres en portefeuille dans un contexte où elles peuvent survenir n’importe quand, sans chercher à connaître le moment précis. Il suffit de détenir des sociétés qui jouissent d’un bilan solide, qui dominent leur secteur, et pour lesquelles le prix en Bourse offre une marge de sécurité suffisante.
C’est comme à la boxe: un pugiliste doit maintenir sa garde en tout temps. Il ne sait pas nécessairement quand viendra le prochain coup de poing. Il sait par contre que toute faiblesse de sa part constituera une occasion pour son adversaire. Il peut alors choisir de ne pas combattre en demeurant en dehors du ring tout comme un investisseur pourrait préférer ne pas investir en Bourse, ou alors combattre en restant prudent.
Je me souviens bien du risque de récession à double creux dont on entendait si souvent parler en 2011. Si j’avais cédé à la peur, j’aurais raté l’une de mes meilleures années en Bourse, malgré une piètre performance du S&P 500. À l’époque, les titres se négociaient à des ratios nettement plus bas qu’aujourd’hui, créant un environnement de rêve pour les investisseurs valeur.
La peur de la prochaine récession s’étant dissipée, l’attention s’est maintenant tournée sur la guerre des tarifs douaniers américains avec la Chine. Jim Cramer, qui anime l’émission «Mad Money» sur la chaîne CNBC, a exprimé certains doutes plus tôt cette semaine à l’idée d’acheter des actions dans la tourmente des tweets de Donald Trump.
Il préfèrerait que le président cesse de parler, alors que cette situation crée d’intéressantes opportunités! On doit garder à l’esprit qu’à n’importe quel moment, M. Trump pourrait annoncer la fin des tarifs et un accord avec la Chine. Le président souhaite être réélu aux prochaines élections, et comme il ne manque pas de souligner la hausse des marchés lorsqu’il vante les retombées de son programme économique, on peut en conclure qu’il suit les indices boursiers de près!
Certes, les tarifs douaniers affectent directement certains secteurs, comme l’agriculture. Cependant, si vos titres baissent simplement en raison de la peur engendrées par cette guerre commerciale, vous vous retrouvez peut-être davantage face à des opportunités plutôt que des risques réels. Dans cette optique, M. Trump devrait parler plus souvent!
Rémy Morel, CIM, Associé Barrage Capital