«Pour la première fois depuis longtemps, Gucci n’a pas créé de surprise négative», écrit l’analyste Luca Solca dans une note pour Bernstein. (Photo: 123RF)
Paris — Le groupe de luxe Kering (KER) a retrouvé un peu de souffle au premier trimestre avec des ventes en hausse de 2% à 5,077 milliards d’euros après une fin d’année 2022 difficile notamment pour sa marque phare Gucci.
Kering enregistre une performance qui «demeure contrastée, comme nous l’avions anticipé», a indiqué le PDG du groupe, François-Henri Pinault, cité dans un communiqué, tout en estimant «encourageante» l’amélioration progressive de l’activité «tout au long de la période».
Le chiffre d’affaires est légèrement supérieur aux consensus établis par Bloomberg et Factset, qui tablaient respectivement sur 5,065 milliards d’euros et 5,025 milliards d’euros.
Gucci voit ses ventes progresser de 1% sur un an à 2,61 milliards d’euros. «Pour la première fois depuis longtemps, Gucci n’a pas créé de surprise négative», écrit l’analyste Luca Solca dans une note pour Bernstein. Les ventes de la marque avaient reculé de 11% au quatrième trimestre 2022, notamment à cause de la pandémie en Chine.
En novembre, Gucci avait annoncé le départ du styliste Alessandro Michele, remplacé par Sabato De Sarno. Ce dernier prendra ses fonctions en mai et «le premier show sur lequel il aura travaillé sera celui de septembre pour une collection en vente début 2024», a confirmé le directeur financier de Kering Jean-Marc Duplaix lors d’une conférence téléphonique.
Gucci œuvre à une «stratégie d’élévation», comme l’avait expliqué le PDG de Kering François-Henri Pinault en marge de la présentation des résultats annuels. La marque a ouvert en avril à Los Angeles son premier «Gucci salon» où «il n’y a pas de produit à moins de 40 000 euros», pour «aller recruter une clientèle extrêmement haut de gamme, que nous n’avons pas chez Gucci», avait expliqué M. Pinault.
«Ce qu’on fait sur Gucci est un travail de long terme et on voit beaucoup de signes encourageants qui paieront dans les trimestres à venir», a déclaré Jean-Marc Duplaix.
Par ailleurs, Kering a annoncé mi-avril qu’il y avait des inspections dans les locaux italiens de Gucci dans le cadre d’une enquête de Bruxelles. Cette enquête préliminaire a été lancée dans plusieurs pays par la Commission européenne qui soupçonne des pratiques anticoncurrentielles.
Yves Saint Laurent continue sa progression (+9%) avec un chiffre d’affaires de 806 millions d’euros, et les ventes de Bottega Veneta restent stables à 395 millions d’euros.
Le chiffre d’affaires des «autres maisons» dont Balenciaga recule (-9%) à 890 millions d’euros au premier trimestre. Balenciaga a notamment pâti d’une polémique en fin d’année à la suite d’une de ses campagnes publicitaires mettant en scène des enfants. «Balenciaga rebondit fortement en Asie pacifique, mais reste en retrait aux États-Unis», selon M. Duplaix.