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La banque américaine BNY Mellon se lance dans le bitcoin

AFP|Publié le 11 février 2021

La banque américaine BNY Mellon se lance dans le bitcoin

(Photo: 123RF)

Bank of New York Mellon, la plus vieille banque des États-Unis se lance dans le dernier produit financier à la mode, le bitcoin : l’établissement a annoncé jeudi qu’il prévoyait de gérer les actifs numériques pour le compte de ses clients.

Les devises virtuelles sont particulièrement en vogue actuellement, le patron d’Uber ayant aussi souligné jeudi qu’il pourrait à terme les accepter comme moyen de paiement. 

« De la même façon que nous acceptons toutes formes de monnaies locales, nous allons examiner si les cryptomonnaies et/ou le bitcoin pourraient être utilisés pour faire des transactions », a déclaré Dara Khosrowshahi sur la chaîne CNBC. 

Le bitcoin a atteint un nouveau sommet jeudi vers 09H20, à 48 364,05 dollars, selon des données compilées par Bloomberg. 

Fondée en 1784, la société BNY Mellon a créé une nouvelle unité dédiée aux cryptomonnaies, et travaille actuellement sur le développement d’une plateforme pouvant les conserver et les administrer.

« BNY Mellon est fière d’être la première grande banque mondiale à annoncer son intention de fournir un service intégré pour les actifs numériques », a déclaré Roman Regelman, responsable des services numériques chez BNY Mellon. 

« La demande croissante des clients pour les actifs numériques, la maturité des solutions avancées et la clarification de la réglementation nous offrent une formidable opportunité d’étendre nos offres de services actuelles à ce domaine émergent », a-t-il ajouté. 

La banque doit encore obtenir certaines approbations, mais espère lancer son service dans l’année. 

Le bitcoin et les autres cryptomonnaies sont loin de faire l’unanimité : Janet Yellen, la nouvelle secrétaire au Trésor de Joe Biden, a ainsi estimé récemment que les cryptomonnaies étaient « principalement utilisées » pour le financement d’activités illicites et que le gouvernement devait s’assurer qu’elles ne deviennent pas un moyen de blanchir l’argent sale.

Si certains établissements financiers proposent à leurs clients de gérer des produits financiers adossés au bitcoin, les banques de dépôts se gardent en général d’en détenir directement faute d’un statut juridique clair pour la devise virtuelle.  

Créée par des anonymes et gérée par un réseau décentralisé, la monnaie virtuelle est particulièrement volatile. Aucune grande banque centrale ne reconnaît le bitcoin comme une monnaie à part entière.

Cela n’empêche pas les spéculateurs de parier sur ses fluctuations et d’attirer certains grands noms comme Tesla : le fabricant de véhicules électriques a annoncé lundi avoir investi 1,5 milliard de dollars dans le bitcoin et prévoit d’accepter la devise virtuelle comme moyen de paiement pour ses voitures. 

L’émetteur de carte de crédits Mastercard, qui proposait déjà via des partenaires des cartes spécifiquement dédiées aux cryptomonnaies, a annoncé mercredi qu’il allait commencer à accepter et gérer certaines devises virtuelles sur son propre réseau dès cette année.

Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde BlackRock ainsi que les sociétés spécialisées dans les paiements en ligne Square et PayPal ont aussi récemment fait part d’incursions sur le marché des cryptomonnaies.   

Certaines entreprises restent sur leurs gardes. 

Le patron d’Uber a ainsi précisé sur CNBC jeudi qu’il ne prévoyait pas d’acheter directement des bitcoins avec l’argent de l’entreprise. 

La patronne du constructeur automobile General Motors, Mary Barra, avait aussi indiqué mercredi n’avoir « pas prévu d’investir » dans la devise virtuelle.