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CIBC: des perspectives optimistes malgré un marché du travail incertain

La Presse Canadienne|Mis à jour le 29 août 2024

CIBC: des perspectives optimistes malgré un marché du travail incertain

Les revenus de la CIBC ont totalisé 6,60 G$ au troisième trimestre. (Photo: La Presse Canadienne/Evan Buhler)

Toronto — La Banque CIBC (CM, 77,94$) a annoncé que son bénéfice du troisième trimestre a augmenté par rapport à la même période de l’exercice précédent, car elle a mis de côté moins d’argent pour les créances douteuses, ce qui va à l’encontre d’une tendance observée ce trimestre chez d’autres banques.

La CIBC a déclaré jeudi que son bénéfice net s’élevait à 1,80 milliard de dollars (G$), soit 1,82$ par action, pour le trimestre clos le 31 juillet, en hausse par rapport à 1,43G$, soit 1,47$ par action, au même trimestre de l’année dernière.

Les revenus ont totalisé 6,60G$, en hausse par rapport à 5,85G$.

La provision pour pertes sur créances de la CIBC pour le trimestre s’est établie à 483 millions de dollars (M$), en baisse comparativement à 736M$ un an plus tôt.

«Bien que le resserrement de la politique monétaire ait ralenti la demande de prêts dans le secteur des deux côtés de la frontière cette année, nous nous attendons à ce que l’activité commerciale reprenne jusqu’en 2025 dans un contexte de nouveaux allégements des taux d’intérêt et de croissance économique plus forte», a déclaré le président et chef de la direction de la CIBC, Victor Dodig, lors de la conférence téléphonique de la banque avec les analystes.

Victor Dodig a affirmé que même si les clients commerciaux se sentent «plus optimistes» après que la Banque du Canada a abaissé son taux directeur en juin et en juillet, les consommateurs sont encore «plus hésitants lorsqu’il s’agit d’emprunter».

«Mais avec deux ou trois baisses de taux et des prêts hypothécaires fixes à cinq ans atteignant un meilleur taux, peut-être légèrement inférieur à 4 %, je pense que vous verrez ce sentiment se solidifier, et nous verrions cela comme encourageant pour l’avenir de l’entreprise», a-t-il déclaré.

Le chômage, un obstacle

Le chef de la gestion du risque de la CIBC, Frank Guse, a ajouté que la banque continue d’avoir une «perspective prudente sur la performance globale du crédit», le chômage restant un obstacle. 
Le taux de chômage au Canada a augmenté régulièrement au cours de la dernière année et s’établissait à 6,4 % en juillet, selon les données de Statistique Canada.

«Il est très difficile de dire exactement quand il atteindra son pic et s’améliorera. Nous ne nous attendons pas à ce qu’il augmente de façon spectaculaire et c’est ce que vous voyez dans nos perspectives et dans nos provisions», a affirmé Frank Guse.

«Nous continuons de nous attendre à ce que cela soit un vent contraire et qu’au fil du temps, les taux d’intérêt aient un impact positif et atténuent une partie de cette pression, mais cela sera également un peu lent», a-t-il ajouté.

Sur une base ajustée, la CIBC a déclaré avoir gagné 1,93$ par action au cours de son dernier trimestre, contre un bénéfice ajusté de 1,52$ par action au même trimestre de l’exercice précédent.
Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,74$ par action, selon LSEG Data & Analytics.

L’analyste de Jefferies John Aiken a qualifié le trimestre de solide pour la CIBC, notant qu’elle était l’une des trois banques à avoir enregistré des résultats «bien supérieurs aux attentes» au cours de la période de trois mois.

La qualité du crédit étant le principal objectif de cette série de résultats bancaires, la Banque Royale du Canada s’est distinguée en partie parce qu’elle a mis de côté beaucoup moins d’argent que prévu pour les prêts potentiellement douteux.

Pendant ce temps, BMO a vu son action sous pression parce que ses provisions ont été plus importantes que prévu pour un deuxième trimestre consécutif.

«La combinaison de taux d’intérêt élevés sur une période prolongée, d’incertitude économique et de préférences changeantes des consommateurs a eu un impact aigu», a déclaré le chef de la direction de BMO, Darryl White, en expliquant pourquoi la banque n’a pas répondu à ses propres attentes.

Une vague attendue de renouvellements de prêts

Si les banques ont vu leur situation évoluer à la hausse ou à la baisse sur la question du crédit, elles ont toutes généralement prévenu que la situation pourrait encore s’aggraver dans les trimestres à venir.

«Nous constatons toujours que le consommateur fait face à de nombreux vents contraires avec l’environnement actuel des taux», a déclaré Graeme Hepworth, chef de la gestion du risque de la RBC, soulignant qu’une vague attendue de renouvellements de prêts hypothécaires et une hausse du chômage créeront davantage de stress à l’avenir.

Et si l’accent a été mis en grande partie sur le crédit, le Groupe Banque TD s’est distingué par ses problèmes de réglementation aux États-Unis. La banque a annoncé qu’elle mettait de côté 2,6G$US, en plus des 450M$US du trimestre précédent, pour faire face à l’impact financier des enquêtes sur les lacunes de son programme de lutte contre le blanchiment d’argent.

Meny Grauman, analyste de la Banque Scotia, a souligné la réduction des fonds de la CIBC pour les créances douteuses, la qualifiant de «développement très positif en soi compte tenu du stress que la CIBC a connu dans son portefeuille de bureaux aux États-Unis l’année dernière et cette année».

L’unité canadienne de services bancaires aux particuliers et aux PME de la CIBC a gagné 628M$ au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à 499M$ au même trimestre de l’exercice précédent, grâce à des revenus plus importants et à une provision pour pertes sur créances moins élevée.

Le segment canadien des services bancaires commerciaux et de gestion de patrimoine de la banque a réalisé un bénéfice de 468M$, contre 467M$ un an plus tôt, tandis que ses activités américaines de services bancaires commerciaux et de gestion de patrimoine ont réalisé un bénéfice de 215M$, contre 73M$ il y a un an.

L’unité des marchés des capitaux et des services financiers directs de la CIBC a réalisé un bénéfice de 388 millions $ au troisième trimestre, en baisse par rapport à 494 millions $ au même trimestre l’an dernier.

— Par Sammy Hudes, avec des informations d’Ian Bickis