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La banque en faillite SVB rachetée par First Citizens

Catherine Charron|Publié le 29 mars 2023

La banque en faillite SVB rachetée par First Citizens

SVB est la plus grosse faillite bancaire aux États-Unis depuis 2008. (Photo: Getty Images)

La banque américaine First Citizens va racheter l’essentiel de sa compatriote Silicon Valley Bank (SVB), dont la faillite début mars a déclenché un vent de panique sur le secteur bancaire mondial, avec des répercussions jusqu’en Europe.

First Citizens va reprendre « l’intégralité des dépôts et prêts » de SVB, et « les 17 agences de SVB ouvriront en tant que First Citizens » ce lundi, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le régulateur bancaire américain (FDIC) dans un communiqué.

La transaction porte notamment sur 72 milliards de dollars d’actifs, rachetés avec une décote par First Citizens. En outre, SVB avait, au moment de sa faillite le 10 mars, 119 milliards de dollars de dépôts, détaille la FDIC.

Le mécanisme américain de garantie des dépôts, géré par la FDIC, va de son côté absorber quelque 20 milliards de dollars de pertes.

SVB est la plus grosse faillite bancaire aux États-Unis depuis 2008, et elle a déstabilisé l’ensemble du secteur bancaire — rappelant pour certains les débuts de la crise financière de 2008 et ses conséquences mondiales.

Les autorités financières de part et d’autre de l’Atlantique ont dû intervenir en urgence pour limiter une contagion.

En Europe, Credit Suisse, fragilisée depuis plusieurs années, a notamment payé les frais des turbulences: la deuxième banque suisse a été rachetée en urgence par sa compatriote UBS pour éviter une faillite.

Aux États-Unis, trois banques sont tombées: SVB, Signature Bank et Silvergate Bank. Et plusieurs banques régionales ont particulièrement souffert en Bourse.

First Citizens elle-même a perdu 23% de sa valorisation boursière depuis début janvier. Autre établissement sous pression, la banque régionale First Republic a vu sa valorisation fondre de 80% en quelques jours.

Banque de la technologie

Proche des milieux de la tech, SVB s’est soudainement retrouvée en difficulté après l’annonce de la vente de 21 milliards de dollars de titres financiers, avec une perte de 1,8 milliard à la clé, et de son intention de lever du capital.

Parmi les facteurs qui ont précipité la faillite figure la remontée rapide par la banque centrale américaine (Fed) de ses taux, passés de presque zéro à plus de 4% en moins d’un an pour lutter contre l’inflation.

Face à des demandes massives de retraits, les autorités ont estimé le 10 mars que SVB était insolvable et ont pris le contrôle de ses actifs.

Une nouvelle entité a rouvert le 13 mars sous le nom de Silicon Valley Bank Bridge avec à sa tête un patron nommé pour gérer les affaires courantes, en attendant que son sort soit décidé.

Tous les prêts et dépôts de cette entité vont désormais être gérés par First Citizens, connue pour ses reprises en série de banques en difficulté ces dernières années. La FDIC a indiqué conserver de son côté quelque 90 milliards de dollars « d’autres actifs ».

La semaine passée, la FDIC avait annoncé un accord similaire pour la reprise d’une partie de Signature Bank par Flagstar Bank, une filiale de New York Community Bancorp.

Flagstar a repris les 40 agences de Signature et l’essentiel des 88,6 milliards de dollars de dépôts. Mais environ 60 milliards de dollars de prêts et 4 milliards de dollars déposés en ligne restent sous le contrôle des autorités.