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La Commission européenne préoccupée par l’acquisition de Transat

La Presse Canadienne|Publié le 25 mai 2020

La concurrence pourrait s’amenuiser sur 33 liaisons entre le Canada et le Vieux Continent selon les autorités.

La prise de contrôle de Transat A.T. par Air Canada pourrait se traduire par des prix plus élevés et une diminution de l’offre, s’inquiète la Commission européenne, qui a décidé de se pencher de manière approfondie sur la transaction.

Selon les autorités réglementaires européennes, qui doivent également donner leur aval au regroupement afin qu’il puisse aller de l’avant, la concurrence pourrait s’amenuiser sur 33 liaisons entre le Canada et le Vieux Continent.

Par voie de communiqué, lundi, la Commission européenne a indiqué qu’elle se donnait jusqu’au 30 septembre pour trancher dans ce dossier.

« C’est une période difficile, en particulier sur les marchés gravement affectés par la pandémie (de COVID-19), mais le retour à la normale (…) doit se faire sur des marchés qui demeurent concurrentiels », a souligné la responsable de la politique de la concurrence, Margrethe Vestager.

Par voie de communiqué, une porte-parole d’Air Canada, Pascale Déry, a indiqué que le processus réglementaire suivait son cours et que le transporteur aérien n’avait « aucun autre commentaire à formuler à ce stade−ci ».

Transat A.T. n’avait pas offert de réaction, lundi avant-midi.

À la Bourse de Toronto, le titre du voyagiste québécois plongeait de 7,7 %, ou 58 cents, pour se négocier à 6,95 $, soit bien en deçà du prix de 18 $ par action proposé par Air Canada dans le cadre de son offre de 720 millions $.

En mars, le Bureau de la concurrence avait également réservé un accueil défavorable à la transaction, en estimant qu’elle risquait d’avoir une incidence négative sur 83 liaisons, dont 49 entre le Canada et l’Europe, ainsi que 34 autres vers les destinations soleil, en Floride, au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes.

Le rapport de l’organisme fédéral avait été remis au ministre des Transports Marc Garneau. Il devait être analysé, en compagnie de plusieurs autres documents, afin de permettre au gouvernement Trudeau de se prononcer — ce qui n’a toujours pas été fait.

Ensemble, Air Canada et la société mère du transporteur Air Transat détiendraient une part du marché transatlantique de 60 % depuis le Canada, se chevaucheraient sur certaines destinations soleil en plus d’avoir une emprise sur les voyages aériens à Montréal.