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La devise canadienne est-elle sous-estimée?

Camille Robillard|Publié le 25 février 2022

La devise canadienne est-elle sous-estimée?

 

À l’heure actuelle, le dollar canadien s’échange à moins de 0,79 dollar américain ($ US). Dans le contexte actuel de pénuries mondiales et d’inflation élevée, la faible devise ne s’avère toutefois pas aussi souhaitable qu’elle peut l’être dans une situation économique plus stable. 
C’est ce qu’avance Hendrix Vachon, économiste principal chez Desjardins, dans son étude Le dollar canadien est-il sous-évalué? Parmi les différentes variables qui y sont analysées, on constate notamment que le pétrole n’influence plus autant la valeur du dollar canadien qu’autrefois. 
Certaines périodes de l’histoire témoignent de la corrélation robuste qui existe entre les deux événements. Parmi celles-ci, on peut notamment observer la hausse des prix du pétrole entre 2004 et 2008. Elle a alors été accompagnée par une forte hausse du dollar canadien, qui s’est ensuite déprécié durant la crise financière, tout comme le prix du baril durant cette même période.  
Toutefois, alors que le baril de pétrole West Texas Intermediate (WTI) avoisine actuellement les 90 $ US — il a franchi la barre des 100 $ US lorsque la Russie a lancé une offensive militaire dans plusieurs régions de l’Ukraine jeudi matin —, le huard n’en profite pas autant qu’entre les années 2010 et 2014. Au cours de cette période, la valeur du dollar canadien équivalait presque à celle du dollar américain. 
« L’écart avec le prix de référence du pétrole américain a souvent été plus grand [que le pétrole canadien] par le passé et peut difficilement expliquer la plus faible valeur du dollar canadien que l’on observe actuellement », souligne Hendrix Vachon, en spécifiant que le pétrole canadien s’élève pour sa part à près de 80 $ US.
Parmi les autres variables décortiquées par Hendrix Vachon dans son étude, qui permettent de juger de la sur ou sous-évaluation de la devise canadienne, on retrouve entre autres le prix des métaux qui atteint certains sommets historiques, les taux d’intérêt moins favorables récemment, le faible appétit des investisseurs vis-à-vis le secteur pétrolier et gazier canadien, ainsi que la volatilité des marchés financiers avec la vague Omicron, les blocages aux différents postes frontaliers et les tensions entre la Russie et l’Ukraine. 
« Même s’il y a des éléments qui peuvent expliquer sa faiblesse récente, le dollar canadien pourrait parvenir à regagner un peu de terrain dans les prochains mois », prévoyait Hendrix Vachon, en insistant sur le fait que pour y arriver, il fallait à tout prix éviter une escalade dans la volatilité des marchés… Une variable plus qu’incertaine avec le conflit qui sévit entre la Russie, l’Ukraine et les pays à l’international. 

 

À l’heure actuelle, le dollar canadien s’échange à moins de 0,78 dollar américain ($ US). Dans le contexte actuel de pénuries mondiales et d’inflation élevée, la faible devise ne s’avère toutefois pas aussi souhaitable qu’elle peut l’être dans une situation économique plus stable. 

C’est ce qu’avance Hendrix Vachon, économiste principal chez Desjardins, dans son étude Le dollar canadien est-il sous-évalué? Parmi les différentes variables qui y sont analysées, on constate notamment que le pétrole n’influence plus autant la valeur du dollar canadien qu’autrefois. 

Certaines périodes de l’histoire témoignent de la corrélation robuste qui existe entre les deux événements. Parmi celles-ci, on peut notamment observer la hausse des prix du pétrole entre 2004 et 2008. Elle a alors été accompagnée par une forte hausse du dollar canadien, qui s’est ensuite déprécié durant la crise financière, tout comme le prix du baril durant cette même période.  

Toutefois, alors que le baril de pétrole West Texas Intermediate (WTI) avoisine actuellement les 90$ US — il a franchi la barre des 100$ US lorsque la Russie a lancé une offensive militaire dans plusieurs régions de l’Ukraine jeudi matin —, le huard n’en profite pas autant qu’entre les années 2010 et 2014. Au cours de cette période, la valeur du dollar canadien équivalait presque à celle du dollar américain. 

«L’écart avec le prix de référence du pétrole américain a souvent été plus grand [que le pétrole canadien] par le passé et peut difficilement expliquer la plus faible valeur du dollar canadien que l’on observe actuellement», souligne Hendrix Vachon, en spécifiant que le pétrole canadien s’élève pour sa part à près de 80$ US.

Parmi les autres variables décortiquées par Hendrix Vachon dans son étude, qui permettent de juger de la sur ou sous-évaluation de la devise canadienne, on retrouve entre autres le prix des métaux qui atteint certains sommets historiques, les taux d’intérêt moins favorables récemment, le faible appétit des investisseurs vis-à-vis le secteur pétrolier et gazier canadien, ainsi que la volatilité des marchés financiers avec la vague Omicron, les blocages aux différents postes frontaliers et les tensions entre la Russie et l’Ukraine. 

«Même s’il y a des éléments qui peuvent expliquer sa faiblesse récente, le dollar canadien pourrait parvenir à regagner un peu de terrain dans les prochains mois», prévoyait Hendrix Vachon, en insistant sur le fait que pour y arriver, il fallait à tout prix éviter une escalade dans la volatilité des marchés… Une variable plus qu’incertaine alors que le conflit qui sévit entre la Russie et l’Ukraine s’intensifie.