La Fed a confirmé l'allègement de la règlementation souhaité par l'administration Trump et le Congrès.
La Réserve fédérale américaine (Fed), régulateur bancaire, a adopté jeudi des normes moins strictes de fonds propres et de liquidités pour les banques, à l’exception des plus grandes, confirmant l’allègement de la règlementation souhaité par l’administration Trump et le Congrès.
Un membre du directoire de la Fed, Lael Brainard, a voté contre une partie de ces mesures qui réforment les gardes-fous adoptés après la crise financière de 2008, parce qu’elles vont «au-delà» des directives du Congrès, selon elle.
Cette simplification des règles de liquidité mais aussi des plans de simulation de faillite («testaments») est d’une façon générale conforme aux propositions présentées en 2018, a indiqué la Fed.
Les huit banques les plus importantes, parce qu’elles peuvent représenter un risque systémique en cas de difficultés financières, ne sont pas concernées par ces changements.
Elles devront toujours passer des tests de résistance annuels et soumettre des «testaments» tous les deux ans. Il s’agit de Bank of America, Bank of New York Mellon, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, State Street et Wells Fargo.
Le reste des banques dont les actifs sont inférieurs à 700 milliards de dollars obtiennent un allègement des exigences de capitaux, les plus importantes modifications intervenant pour les banques disposant de moins de 250 milliards de dollars d’actifs.
Ces dernières comptent Capital One, PNC Financial mais aussi des étrangères sur le territoire américain comme Barclays, Credit Suisse, Deutsche Bank, UBS et HSBC entre autres.
Elles soumettront désormais des «testaments» ou plan de faillite ordonnée tous les trois ans.
Les banques sont classées en quatre groupes comportant des normes décroissantes.
Selon la Fed, ces nouvelles règles vont réduire d’environ 0,6% les exigences de fonds propres, ce qui représente environ 11,5 milliards de dollars, et de 2% celles concernant le niveau demandé pour les liquidités, soit l’équivalent de 53 milliards de dollars.
«Toutes ces règles conservent de strictes exigences pour les établissements les plus importants et les plus complexes parce qu’ils présentent les risques les plus significatifs pour notre système financier et notre économie», a déclaré le président de la Fed au cours du conseil d’administration à l’issue duquel ces nouvelles normes ont été adoptées.
«Les établissements prenant moins de risques vont voir leur fardeau règlementaire s’alléger», a ajouté M. Powell.
Lael Brainard, une gouverneure de la Fed nommée du temps de l’administration Obama, a voté contre cet allègement, estimant qu’il allait au-delà de la loi votée par le Congrès en 2018 réclamant un assouplissement de la règlementation pour les banques ayant des actifs inférieurs à 250 milliards de dollars.
Ces réformes des règles prudentielles entreront en vigueur soixante jours après que les autres instances de régulation, comme la FDIC qui assure les dépôts dans une certaine limite, auront voté leur approbation.