«Je vais recommander que les règles renforcées de liquidités disponibles concernent les banques de 100G$ US d'actifs ou plus», souligne Michael Barr. (Photo: 123RF)
La Réserve fédérale (Fed) veut renforcer les capacités des principales banques américaines à résister face aux crises à venir, a assuré lundi le vice-président en charge de la régulation, Michael Barr, dans une intervention à Washington où il a dévoilé une série de propositions.
Parmi les plus importantes, qui concerneront les banques disposant de 100 milliards de dollars américains (G$ US) d’actifs, se trouve la volonté de renforcer la capitalisation des établissements, en instituant un plancher de liquidités de 2% afin de faire face aux chocs à venir.
«Je vais recommander que les règles renforcées de liquidités disponibles concernent les banques de 100G$ US d’actifs ou plus. (…) Cela implique que plus d’établissements seront concernés que dans le cadre actuel, qui ne s’applique qu’aux banques ayant 700 milliards de dollars d’actifs», a détaillé Michael Barr.
«Notre expérience montre que même une banque de cette taille peut provoquer des tensions qui peuvent s’étendre à d’autres établissements et remettre en question la stabilité financière», a justifié le vice-président de la Fed, rappelant que l’absence de liquidités est l’une des causes ayant entraîné la chute de la Silicon Valley Bank (SVB), en début d’année.
Banque régionale spécialisée dans les dépôts des entreprises du secteur de la tech, SVB avait été mis en difficulté en mars dernier par la hausse des taux de la Fed, qui avait entraîné une dévalorisation d’une partie de ses actifs alors qu’elle devait faire face à une sortie massive de capitaux.
Sa chute a entraîné plusieurs semaines de tensions dans le secteur financier américain et la chute d’autres établissements régionaux, parmi lesquels Signature et First Republic.
La Fed ainsi que le département du Trésor ont depuis cherché à rassurer les marchés, soulignant tous les deux que le secteur financier américain était «solide et résilient».
Mais les difficultés du secteur ont amené les régulateurs à revoir leurs règles de supervision et de contrôle afin d’éviter une future crise.
L’autre mesure principale proposée est l’augmentation de la dette à long terme des établissements bancaires, qui doit permettre «d’améliorer la capacité d’une banque à faire face aux difficultés, car la dette à long terme peut être convertie en capitaux propres et ainsi être utilisée pour absorber les pertes» éventuelles, a souligné Michael Barr.
Le vice-président de la Fed propose enfin de revoir les conditions des tests de tension (stress tests), qui permettent de vérifier régulièrement la capacité du secteur à résister à différents scénarios de crises.