Avant la pandémie, les cas les plus célèbres de liquidation forcée de positions courtes étaient ceux de Piggly Wiggly, aux États-Unis, et de Volkswagen (VOW.DE, 284,20 euros), en Allemagne. (Photo: 123RF)
GESTION ALTERNATIVE. Je vous ai déjà expliqué en quoi les stratégies à rendement absolu pouvaient augmenter le rendement à long terme en minimisant les pertes en cas de baisse importante des marchés. Avant de vous expliquer plus en détail quelles sont ces méthodes, il y a une technique de placement qu’il est primordial de connaître pour bien comprendre ces stratégies: la vente à découvert.
Inventée en 1609 par un actionnaire hollandais de la Dutch East India Company, la vente à découvert consiste à emprunter à son courtier des actions qui s’échangent sur une Bourse et de les vendre sur ce marché, avec promesse de les racheter plus tard pour les remettre ultimement au courtier qui vous les ont prêtées.
Le profit potentiel est la différence entre la vente initiale et le rachat subséquent, moins les intérêts qui vous auront été chargés par le courtier. Plus les actions sont disponibles, lorsque que le courtier en détient beaucoup, plus bas seront les intérêts appliqués. Inversement, lorsque le courtier a de la difficulté à mettre la main sur des actions pour vous les prêter, plus élevés seront les intérêts. Ces taux sont habituellement entre 1 % et 3 %, mais ils peuvent atteindre 20 %, 30 % voir 50 % en certaines occasions particulières.
Outre son utilité dans les stratégies à rendement absolu, la vente à découvert est également utilisée pour spéculer à propos de la direction à court terme d’un titre. Certaines firmes ont comme unique stratégie la vente à découvert. Elles sont habituellement les premières à découvrir les grandes fraudes boursières. Leur objectif premier est de trouver les actions d’entreprises qui s’échangent à un prix plus élevé que leur valeur intrinsèque, souvent nulle dans le cas de falsification des états financiers.
Jim Chanos, de la firme Kynikos Associates, a été l’un des premiers à sonner l’alarme sur les méthodes comptables très flexibles d’Enron, le géant américain de l’énergie qui a fait faillite en 2001. Chanos avait massivement vendu à découvert le titre d’Enron, empochant du coup d’énormes profits. Ces spéculateurs sont également actifs au Canada. Muddy Waters et Citron Research (des noms plus qu’appropriés) ont vendu à découvert les titres de Valeant Pharmaceuticals, aujourd’hui Bausch Health Companies (BHC, 32,79 $) et de Sino-Forest, qui ont vu leur capitalisation s’effondrer en raison d’importantes fraudes pour Sino-Forest et de mauvaises pratiques pour Valeant.
Plus récemment, la firme Spruce Point Management a publié un rapport dévastateur sur les pratiques de la montréalaise Lightspeed (LSPD, 80,27 $). À la suite du rapport et des résultats trimestriels mitigés, le titre du spécialiste du commerce en ligne a perdu près de 50 % de sa valeur depuis son haut de septembre dernier.
Pas sans risque
La vente à découvert n’est toutefois pas sans risque, loin de là. En premier lieu, la perte potentielle sur une position courte (vendue à découvert) est infinie. En effet, alors que dans le cas d’un achat la perte maximale est limitée à 100 %, dans le cas d’une vente à découvert, cette perte n’a pas de maximum si le titre augmente fortement en valeur. Le second risque est le rappel par le courtier. En effet, si le courtier ne détient plus le titre qu’il vous prête, souvent parce que ses autres clients ont vendu les titres qu’ils détenaient, celui-ci peut vous obliger à lui remettre les actions qu’il vous a prêtées.
Short squeeze spectaculaire
Le plus grand risque est certainement celui de la liquidation forcée des positions courtes, le célèbre short squeeze en anglais. Cette situation, très rare, mais souvent spectaculaire, prend place lorsque deux facteurs précis sont en place:il y a une grande partie des actions en circulation d’une entreprise publique qui a été vendue à découvert et une nouvelle inattendue fait monter rapidement le cours de l’action. Dans ces cas précis, une boucle rétroactive force les spéculateurs à couvrir leurs positions courtes, ce qui provoque une hausse du cours de l’action et une autre ronde de couverture, et ainsi de suite.
Avant la pandémie, les cas les plus célèbres de liquidation forcée de positions courtes étaient ceux de Piggly Wiggly, aux États-Unis, et de Volkswagen (VOW.DE, 284,20 euros), en Allemagne. Or, depuis la pandémie, une multitude d’entreprises nord-américaines ont vu leurs titres exploser à la suite de ce type d’événement, notamment Tesla (TSLA, 1083,46 $US), Gamestop (GME, 210,10$US) et AMC Entertainment (AMC, 39,94 $US). Dans le cas précis de Gamestop, il a été calculé que ceux qui ont vendu à découvert le titre ont perdu environ 6 milliards en janvier 2021 seulement.
Technique nécessaire, mais risquée, la vente à découvert est un outil indispensable de la gestion alternative moderne. Nous verrons plus tard comment celle-ci est utilisée pour diminuer la volatilité d’un portefeuille.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain nomme Philippe Cusson au poste de vice-président, Développement corporatif, Partenariats et Membership La Chambre de commerce du Montréal métropolitain est fière d’accueillir Philippe Cusson à titre de vice-président, Développement corporatif, Partenariats et Membership.
Fort de plus de vingt ans d’expérience dans la diplomatie urbaine, le développement de stratégies de marketing territorial et l’optimisation de flux et de cycles d’investissements directs étrangers, Philippe Cusson a été vice-président exécutif du Forum économique international des Amériques pendant plus de cinq ans. En plus d’avoir dirigé le développement corporatif de nombreuses organisations au Canada et à l’international, il était très actif au sein du corps consulaire et des communautés d’affaires nord-américaine et européenne, auprès desquelles il a cumulé plusieurs mandats de consultation en relations internationales, notamment à Paris.
Dans ses nouvelles fonctions, il supervisera le développement corporatif de la Chambre et sera responsable de la gestion du membership, des partenariats et des stratégies de financement de l’organisation.
Outre son utilité dans les stratégies à rendement absolu, la vente à découvert est également utilisée pour spéculer à propos de la direction à court terme d’un titre.