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L’action de Palantir grimpe de 34% à son premier jour en Bourse

AFP|Publié le 30 septembre 2020

Sous le symbole PLTR, le titre a commencé à être échangé vers 13H40.

Palantir, la très secrète société spécialisée dans l’analyse de grosses bases de données pour les États comme les entreprises, est entrée mercredi à la Bourse de New York à 10 dollars l’action, ce qui la valorise à 21,7 milliards de dollars. 

Sous le symbole PLTR, le titre a commencé à être échangé vers 13H40. 

À 10 dollars, le cours est bien au-dessus du prix indicatif de 7,25 dollars donné mardi soir par le New York Stock Exchange (NYSE). Et il continuait à monter peu après ses premiers pas à Wall Street, grimpant jusqu’à 11,42 dollars vers 14H00. L’action a finalement terminé la séance à 9,73$US, en hausse de 34,21%.

Fondée en 2003 avec de l’argent de la CIA, Palantir a commencé par créer des logiciels pour les opérations antiterroristes des services américains de renseignement. L’entreprise aurait par exemple aidé l’armée américaine à localiser Oussama Ben Laden.

Elle a ensuite étendu ses services aux entreprises et collabore maintenant aussi bien avec l’avionneur Airbus, le pétrolier BP qu’avec la banque Credit Suisse. Elle a servi au total 125 clients au premier semestre.

Palantir, qui tire son nom d’une pierre légendaire dans l’épopée fantastique « Le Seigneur des anneaux », a choisi d’entrer en Bourse via une cotation directe : elle ne récupère pas d’argent frais, mais les actionnaires déjà présents à son capital — les fondateurs, les employés et les investisseurs historiques — peuvent vendre leurs participations sur le marché.

Pandémie oblige, l’arrivée du groupe sur le parquet du NYSE au sud de Manhattan n’a pas été marquée par une grande célébration, mais sa bannière a été déployée sur la façade du bâtiment et son nom sera mis en avant à la clôture de la séance. 

C’est la troisième grande entreprise à choisir la cotation directe à Wall Street, après Slack en 2019 et Spotify en 2018. 

La société californienne Asana, qui propose un outil informatique de gestion des tâches et événements, a aussi choisi cette méthode pour faire son entrée à la Bourse de New York mercredi.

Palantir est jusqu’à présent restée très discrète sur ses activités, l’entreprise ne dévoilant ni la façon dont elle traite les données, ni ses algorithmes. 

Cette discrétion volontaire attire les critiques.

Sa plate-forme est notamment utilisée dans la pratique controversée de « gestion prédictive de l’ordre public », censée aider les autorités à prendre des décisions de déploiement, à détecter des fraudes à l’assurance médicale ou à lutter contre la pandémie de coronavirus.

Palantir participe aussi largement à l’essor de l’usage des algorithmes en matière de sécurité publique, que certains accusent d’amplifier les discriminations. 

Dix-sept ans après sa création, la société ne gagne pas encore d’argent : elle a perdu 580 millions l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 743 millions.

Mais l’avenir semble rose dans la mesure où les organisations publiques comme privées vont avoir de plus en plus besoin d’outils pour gérer et analyser leurs données, assure Palantir. Le groupe prévoit une croissance de son chiffre d’affaires de 41 % à 43 % pour cette année.