L’Iran a produit 3,4 millions de barils par jour en août, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). (Photo: Getty Images)
Londres — Le prix du baril de pétrole Brent a dépassé lundi la barre symbolique des 80$US, les investisseurs craignant un embrasement du conflit au Moyen-Orient, un an précisément après les attaques perpétrées par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, le 7 octobre 2023.
Vers 11h25, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prend 2,63% à 80,10$US.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre progresse de son côté de 2,85% à 76,51$US.
Le cours du pétrole est en hausse, à son plus haut niveau depuis plus d’un mois, car «aucune issue ne se profile pour le conflit au Moyen-Orient qui risque de s’étendre davantage», indique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
L’aviation israélienne a bombardé lundi «une trentaine de villages» dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël, «en moins d’une demi-heure», a annoncé l’agence officielle libanaise ANI. De son côté, l’armée israélienne a annoncé qu’«environ 135 projectiles» tirés par le Hezbollah libanais avaient pénétré dans l’espace aérien israélien.
Les investisseurs craignent surtout une attaque d’Israël sur les infrastructures iraniennes de production de pétrole.
De très nombreux opérateurs spéculatifs ont parié massivement à la baisse sur les cours de l’or noir jusqu’à mi-septembre, mais les frappes de l’Iran sur Israël et la riposte attendue de ce dernier ont crispé le marché.
« Les investisseurs ont le sentiment d’une riposte imminente d’Israël sur l’Iran », confirme à l’AFP Jorge Leon, de Rystad Energy.
L’Iran fait partie des dix pays plus grands producteurs de pétrole et possède les troisièmes réserves prouvées au monde, derrière le Venezuela et l’Arabie saoudite.
L’Iran a produit 3,4 millions de barils par jour en août, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Par conséquent, les spéculateurs « se couvrent désormais contre une hausse des prix, dans la crainte de perturbations pétrolières au Moyen-Orient », explique à l’AFP Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, ce qui fait grimper les cours.
La bonne santé de l’économie américaine tire aussi les cours vers le haut.
La publication vendredi d’un rapport sur le marché de l’emploi américain plus solide que prévu rassure les marchés sur la capacité des États-Unis à accroître la demande de pétrole mondiale.
Cependant, les analystes mettent en garde contre un marché de l’or noir trop abondant dans les mois à venir.
L’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) a maintenu son plan d’augmentation de la production de 2,2 millions de barils par jour supplémentaires à partir de décembre.
Les pays non membres de l’OPEP+, « le Brésil, la Guyane, la Norvège et les États-Unis augmentent également leur production », affirme Stephen Innes.
Selon lui, « le marché pétrolier est en effervescence, pris dans un tourbillon » d’indicateurs contraires.