Vendredi vers 11h20, heure du Québec, le bitcoin cédait 4,8% à 41 061 dollars américains, en baisse de plus de 10% sur les premières séances de l'année. (Photo: Getty Images)
Londres — La cryptomonnaie bitcoin, vedette des marchés en 2021, commence la nouvelle année en baisse marquée, victime de l’aversion au risque des investisseurs qui tablent sur un durcissement de la politique monétaire aux États-Unis.
Vendredi vers 11h20, heure du Québec, le bitcoin cédait 4,8% à 41 061 dollars américains, en baisse de plus de 10% sur les premières séances de l’année et quelques instants après avoir touché un plus bas depuis septembre à 40 634,65 $US.
Comme pour de nombreux actifs à travers le marché, le principal problème de la cryptomonnaie décentralisée est la politique de la Réserve fédérale américaine: le compte-rendu de la réunion de décembre de l’institut monétaire a révélé mercredi aux investisseurs que certains de ses membres étaient prêts à remonter les taux directeurs au plus vite.
Le prix du bitcoin a profité en 2020 et 2021 d’«une longue période d’argent facile», alors que la Fed dopait l’économie américaine en pleine pandémie de COVID-19, «donc l’attente d’un resserrement monétaire fait peur à ses adeptes», commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Et vendredi, une nouvelle baisse du taux de chômage aux États-Unis «va probablement galvaniser (les membres de la Fed) qui veulent agir pour stopper l’inflation», abonde Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Certains investisseurs considèrent qu’une qualité du bitcoin, son offre limitée par l’algorithme qui régule son émission, en fait une valeur refuge contre l’inflation, une sorte d’or numérique, qui serait donc moins attractif si la Fed agit.
Par ailleurs, la crise politique au Kazakhstan, où le président a autorisé vendredi les forces de sécurité à «tirer pour tuer» afin d’étouffer les émeutes qui secouent le pays, «pourrait avoir exacerbé la volatilité», suggère Mme Streeter.
Depuis que la Chine a interdit l’activité du minage de bitcoin, cette industrie dont les serveurs qui tournent sans cesse sont indispensables à la validation des transactions en cryptomonnaie s’est en partie tournée vers le Kazakhstan, devenu le deuxième pays du secteur, selon certaines estimations.
Accoutumés de la volatilité exacerbée des cryptomonnaies, certains acteurs du secteur disent pour l’instant garder leur sang-froid.
«Il y a des similarités avec le mouvement des prix entre mi-mai et août», quand les prix avaient reculé de plus de 50% avant de remonter de plus belle, pour atteindre leur plus haut historique en novembre à 68 992 dollars, rappelle Mikkel Morch, de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies ARK36.