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Le CN retire ses prévisions pour l’exercice 2020

La Presse Canadienne|Publié le 28 avril 2020

Le CN dépasse les attentes, mais retire ses prévisions pour l'exercice 2020 en raison de la pandémie de COVID-19.

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a indiqué lundi qu’elle retirait ses prévisions de bénéfices pour l’année en raison de l’incertitude engendrée par la pandémie de COVID−19.

Le plus grand chemin de fer du pays affirme que le lien entre la demande globale de services de transport et les mesures de confinement en cours — dont la durée reste incertaine — l’a incité à retirer ses prévisions pour 2020 ainsi que les objectifs triennaux qu’il a définis en juin dernier.

La plupart des chemins de fer nord−américains ont retiré ou révisé leurs perspectives en réponse à l’épidémie, qui a bouleversé l’économie, forcé la fermeture des entreprises à travers le monde et déclenché une récession imminente.

Le Canadien National (CN) affirme que les barrages ferroviaires de février et les retombées de la pandémie à la fin mars ont fait baisser les volumes de fret pour tous les produits, à l’exception du pétrole brut et des céréales au premier trimestre.

Son bénéfice net a diminué de 22% par rapport à l’an dernier pour s’établir à 786 millions $, tandis que ses revenus sont demeurés stables à 3,55 milliards $ au cours du trimestre terminé le 31 mars. 

Sur une base ajustée, le bénéfice par action a atteint 1,22 $, par rapport à celui de 1,17$ réalisé un an plus tôt. Le CN a en outre surpassé les attentes des analystes, qui visaient en moyenne un bénéfice ajusté par action de 1,09$, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Le CN a précisé que son conseil d’administration avait approuvé lundi le versement d’un dividende de 57,5 cents par action ordinaire pour le deuxième trimestre, qui sera versé le 30 juin aux actionnaires inscrits après la fermeture des marchés le 9 juin.

Au plus récent trimestre, les barrages qui ont interrompu le trafic ferroviaire dans de larges secteurs du pays en février se sont ajouté à une baisse des volumes de conteneurs en provenance de Chine, dans la foulée des arrêts de production attribuables à l’épidémie de COVID−19. 

Le chef de la direction du CN, Jean−Jacques Ruest a expliqué que la forte baisse de la production chinoise et de la fabrication automobile au Canada avait réduit le flux de marchandises à destination et en provenance du Canada, nuisant aux affaires du chemin de fer du pays malgré la forte demande de blé et d’autres produits en vrac. 

L’analyste Walter Spracklin, de RBC Dominion valeurs mobilières, a pour sa part souligné que les barrages de l’hiver dernier avaient réduit les volumes et augmenté fait grimper le ratio d’exploitation du CN, une mesure qui exprime les dépenses d’exploitation en tant que pourcentage des revenus. 

Le CN a fermé son réseau dans l’est du pays le 13 février, environ une semaine après l’installation d’un barrage ferroviaire sur une portion clé de son chemin de fer en territoire mohawk de Tyendinagam, à l’est de Belleville, en Ontario. 

La police provinciale de l’Ontario a mis fin au barrage à la fin février. Plusieurs barrages ont installés sur des voies ferroviaires à travers le pays pour protester contre un projet de gazoduc qui traverserait le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord de la Colombie−Britannique, auquel s’opposent les chefs hériditaires de cette Première Nation.