Les menaces économiques «pourraient être propices aux négociations» selon un spécialiste.
L’inquiétude des marchés et certains signes de faiblesse économique pourraient bien forcer l’administration Trump et la Chine à flancher dans le face-à-face commercial qui les oppose depuis six mois.
Les taxes à l’importation qu’impose chacune des deux parties à des centaines de milliards de marchandises de l’autre et la menace d’accroître ces tarifs ont accru l’anxiété des deux côtés de l’océan Pacifique. Plus leur guerre commerciale durera longtemps, plus les entreprises et les consommateurs seront durement touchés par la hausse des prix des importations et des exportations.
Pendant ce temps, l’économie chinoise ralentit. Aux États-Unis, plusieurs s’attendent à une année 2019 plus difficile pour l’économie, et ces difficultés pourraient être accentuées par la prolongation de la guerre commerciale, ce que redoutent les marchés financiers. Pourtant, selon des analystes, ces mêmes pressions pourraient finir par convaincre les deux pays de s’entendre.
« Les États-Unis et la Chine ont maintenant un fort intérêt commun à conclure un accord afin de mettre un terme à la spirale descendante de la confiance des entreprises et des investisseurs, qui ont terni leurs économies », a estimé Eswar Prasad, professeur de politique commerciale à l’Université Cornell.
Wang Yong, spécialiste des relations internationales à l’Université de Pékin, croit que les menaces économiques « pourraient être propices aux négociations » en encourageant Pékin à opérer des changements orientés vers le marché recherchés depuis longtemps par les États-Unis.
Néanmoins, il ne sera pas facile de combler les différences complexes entre les deux plus grandes économies du monde. Cela va de l’insistance du président Donald Trump pour que la Chine achète davantage de produits américains aux affirmations très répandues voulant que Pékin vole des secrets commerciaux à des sociétés étrangères actives en Chine.