(Photo: Getty Images)
New York — Le dollar s’est envolé mercredi, les cambistes le voyant idéalement positionné pour bénéficier d’un nouveau mandat de Donald Trump, vainqueur de l’élection présidentielle américaine.
Élections américaines: notre couverture
«Le dollar accélère grâce à la stratégie Trump», ont commenté les analystes de Brown Brothers Harriman.
Cette tactique de marché, le «Trump Trade» s’appuie sur l’idée selon laquelle «la politique budgétaire et commerciale sous un gouvernement Trump va être inflationniste», rappellent-ils.
Ce courant inflationniste contraindrait la banque centrale américaine (Fed) «à garder une posture ferme plus longtemps», selon Brown Brothers Harriman.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans a jailli mercredi jusqu’à 4,48%, une première depuis plus de quatre mois.
Des taux élevés encouragent les investisseurs à placer leur argent aux États-Unis, donc en dollars, ce qui bénéficie au « greenback », surnom de la devise américaine.
De l’avis général, une vague de droits de douane élevés, promise par le candidat Donald Trump, fragmenterait le commerce international, mais handicaperait davantage les partenaires des États-Unis que l’économie américaine elle-même.
« Le pari le plus évident avec une présidence Trump, c’est le dollar », estime Adam Button, de ForexLive. « Il suffit de regarder ce qu’il se passe sur le marché obligataire. »
« Pour nous, le dollar a une marge de progression jusqu’en 2025 », ont indiqué, dans une note, les analystes de Wells Fargo.
Parallèlement, ils anticipent que « l’incertitude accrue » devrait saper les devises émergentes par rapport aux monnaies des économies les plus avancées.
Pour l’heure, « le marché essaye encore de déterminer ce qui relevait du discours de campagne et ce qui va être effectivement mis en œuvre », explique Adam Button au sujet de Donald Trump.
« Les mouvements ont été conséquents aujourd’hui, mais ils le seront bien davantage si ce qui est mis en place ressemble ne serait-ce qu’un peu à ce qui a été promis », avertit l’analyste.
« Pour l’instant », insiste-t-il, « le marché n’intègre que le scénario d’un régime républicain modéré, semblable à ce qui s’est passé sous le premier mandat de Trump. »