Le gouvernement ordonne en outre à Credit Suisse d’examiner les possibilités d’exiger la restitution des primes et bonus déjà versés (Photo: Getty Images)
Les primes et bonus des plus hauts dirigeants de Credit Suisse, dont l’effondrement n’a été évité que de justesse par un rachat hâtif, sont supprimés, a annoncé mercredi le gouvernement fédéral.
Cela concerne les sommes dues jusqu’à fin 2022.
Pour les deux échelons hiérarchiques inférieurs, les primes et bonus sont respectivement réduits de 50% et de 25%, précise un communiqué du Conseil fédéral, ajoutant que cela touchait « quelque 1 000 collaborateurs, qu’elles priveront d’un montant total d’environ 50 à 60 millions de francs » (montants équivalents en euros).
Concernant 2023, toutes les rémunérations variables dues aux trois échelons les plus élevés de Credit Suisse jusqu’à l’acquisition effective de la banque par UBS seront également supprimées ou réduites.
Le gouvernement ordonne en outre à Credit Suisse d’examiner les possibilités d’exiger la restitution des primes et bonus déjà versés et de rendre compte des conclusions de ces examens au Département fédéral des Finances et au régulateur suisse du secteur financier, la Finma
La loi sur les banques prévoit que le gouvernement fédéral ordonne des mesures en matière de rémunération s’il accorde à une banque d’importance systémique –comme c’est le cas de Credit Suisse — une aide financière directe ou indirecte puisée dans les moyens de la Confédération.
Le 21 mars, le gouvernement avait donc suspendu provisoirement les bonus et primes, dans l’attente des mesures définitives. La mise en œuvre des mesures annoncées mercredi sera contrôlée par la Finma.
UBS, qui a racheté Credit suisse avec la bénédiction et l’aide du gouvernement fédéral, aura pour sa part l’obligation de prévoir dans son système de rémunération, pour les personnes chargées de la gestion des actifs de Credit Suisse, « un critère les incitant à réaliser ces actifs de manière à ce que cette opération génère le plus grand bénéfice possible et que la garantie de l’État contre les pertes ne doive pas être utilisée ».
En outre, la future mégabanque devra adopter dans son système de rémunération des critères « comme la prise de conscience des risques et le respect de règles de conduite », indique le gouvernement.