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Le huard réagit peu à la décision de la Banque du Canada

La Presse Canadienne|24 juillet 2024

Le huard réagit peu à la décision de la Banque du Canada

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem (Photo: Justin Tang La Presse Canadienne)

La Banque du Canada a abaissé son taux d’intérêt directeur pour la deuxième fois cette année, à 4,5%. Voici ce que cette décision signifie pour le dollar canadien.


Comment la décision a-t-elle affecté le taux de change du dollar canadien par rapport au dollar américain? 

Le huard n’a pas beaucoup réagi à la décision de la Banque du Canada parce qu’elle était déjà largement attendue, a indiqué Rishi Sondhi, économiste principal au Groupe Banque TD.

Le dollar canadien a effectivement glissé brièvement d’environ 72,55 à 72,44 cents US peu après la publication de la décision sur les taux, avec une formulation plus accommodante que ce que certains attendaient de la banque centrale, mais il s’est redressé après la conférence de presse à environ 72,52 cents US, selon XE.com.


Quel est le risque pour le dollar canadien d’une divergence d’actions entre la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine?

La Banque du Canada a réduit ses taux à deux reprises, tandis que la Fed américaine n’a pas encore baissé ses taux. Une divergence des politiques de taux d’intérêt des deux banques centrales pourrait exercer une pression sur le dollar canadien. 

Le huard n’a pas chuté mercredi, mais il a plongé d’environ un cent au cours du mois dernier, alors que les chiffres de l’inflation, du PIB et de l’emploi laissaient présager une baisse du taux directeur par la Banque du Canada.

De nouvelles divergences avec la Fed américaine pourraient exercer davantage de pression sur le huard, mais le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré mercredi lors de la conférence de presse qu’il ne s’attend pas à ce que cela devienne un problème majeur, car les États-Unis pourraient également être bientôt en mesure de réduire les taux d’intérêt.

«Alors que l’inflation montre de plus en plus de signes de ralentissement aux États-Unis, j’ai le sentiment que la divergence ne sera pas particulièrement sérieuse», a dit M. Macklem.

Dans quelle mesure un huard plus faible exerce-t-il une pression sur l’inflation en augmentant les coûts des importations?

Une monnaie moins valorisée signifie que les importations coûteront plus cher, ce qui exerce une pression sur l’inflation. Mais le dollar canadien s’échange à peu près autour des niveaux actuels depuis deux ans, de sorte que ces pressions sont déjà intégrées aux tendances de l’inflation et ne l’aggravent pas, a soutenu M. Sondhi.

L’économie canadienne est également de plus en plus axée sur les services, de sorte que l’inflation est moins affectée par les tendances des importations, a-t-il ajouté. Même des catégories comme les produits alimentaires importés sont affectées par les coûts de détail nationaux, limitant ainsi les effets externes.


Dans quelle mesure le dollar canadien a-t-il été stable tout au long de ce cycle de taux d’intérêt?

Le dollar canadien a oscillé entre 72 et 76 cents US au cours des deux dernières années, marquant une assez longue période de relative stabilité, a affirmé M. Sondhi.

«C’est en fait une monnaie remarquablement stable. […] Elle se situe évidemment à l’extrémité inférieure de cette fourchette en ce moment, donc elle est encore faible, mais je pense qu’il est important de noter qu’elle est restée dans un certain territoire.»


Qu’est-ce qui attend le huard? 

Le dollar canadien devrait se maintenir dans la fourchette actuelle pour le reste de l’année, puisque la Banque du Canada et la Fed américaine vont réduire leurs taux, a fait valoir M. Sondhi. 

La TD a prévu que l’objectif de fin d’année de la Banque du Canada serait un taux directeur à 4,25%, mais le ton accommodant de la banque laisse la possibilité d’une baisse encore plus marquée.

Les marchés financiers ont pleinement intégré l’hypothèse d’une première baisse des taux aux États-Unis en septembre, tandis que la Fed a également prévu des réunions en novembre et décembre.

Ian Bickis