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Le Mali a arrêté quatre cadres de la société minière Barrick Gold

La Presse Canadienne|Publié à 8h30 | Mis à jour à 8h33

Le Mali a arrêté quatre cadres de la société minière Barrick Gold

Le PDG de Barrick Gold, Mark Bristow, visite la salle des marchés de la Bourse de New York après avoir sonné la cloche d’ouverture, mercredi 2 janvier 2019. (Photo AP/Richard Drew, Archives)

Les autorités maliennes ont arrêté quatre cadres supérieurs de la société minière canadienne Barrick Gold, alors que le régime militaire de ce pays d’Afrique de l’Ouest continue de détenir des travailleurs pour faire pression sur les entreprises du secteur minier afin qu’elles paient des millions de dollars d’impôts supplémentaires.

Barrick Gold a confirmé dans un communiqué mardi que quatre employés de son complexe minier de Loulo-Gounkoto avaient été inculpés et attendaient leur procès après leur arrestation lundi soir.

La société a déclaré qu’elle rejetait les accusations, mais n’a pas précisé lesquelles. Les autorités maliennes ont refusé de commenter les arrestations.

Les mêmes employés de Barrick Gold avaient également été brièvement placés en détention en septembre. Barrick Gold a dit qu’elle cherchait à finaliser un accord qui guiderait son partenariat avec le gouvernement malien, y compris la part de l’État dans les bénéfices économiques générés par le site minier et le «cadre juridique dans lequel cela serait géré». 

Dans la déclaration de mardi, le président et directeur général de Barrick Gold, Mark Bristow, a affirmé que «les tentatives pour trouver une solution mutuellement acceptable ont jusqu’à présent échoué, mais nous restons déterminés à collaborer avec le gouvernement afin de résoudre toutes les réclamations portées contre la société et ses employés et d’obtenir la libération anticipée de nos collègues injustement emprisonnés». 

Plus tôt ce mois-ci, le président et directeur général de la société australienne Resolute Mining et deux employés ont été arrêtés à Bamako, la capitale du Mali. Ils ont été libérés après que la société a payé 80 millions de dollars américains (G$ US) aux autorités maliennes pour résoudre un différend fiscal et a promis de payer 80 G$ US supplémentaires dans les mois à venir. 

Le Mali est l’un des principaux producteurs d’or d’Afrique, mais il est aux prises depuis des années avec la violence djihadiste et des niveaux élevés de pauvreté et de famine. L’armée a pris le pouvoir en 2020, et le régime a exercé une pression croissante sur les sociétés minières étrangères alors qu’il cherche à consolider les recettes publiques. 

L’année dernière, les autorités militaires du Mali ont procédé à un audit du secteur minier avant d’élaborer un nouveau code minier cette année. En août, les autorités ont mis en place une commission chargée de négocier avec les sociétés minières sur ce qu’elles devaient au gouvernement.

Beverly Ochieng, analyste au sein du cabinet de conseil Control Risks Group, estime toutefois que l’audit du gouvernement n’a pas été transparent et que le nouveau code minier accorde une plus grande part aux autorités maliennes.

Plus tôt cette année, les sociétés minières canadiennes B2Gold et Allied Gold ont accepté les demandes, en effectuant des paiements aux autorités et en acceptant le nouveau code minier.

Par Baba Ahmed