Le sondage indique que 81% des répondants estiment que la modernisation de l’industrie est nécessaire et 60% croient que l’environnement administratif et réglementaire actuel a un impact négatif sur leur propre entreprise. (Photo: 123RF)
Les modifications à l’industrie de la construction proposées par le ministre du Travail Jean Boulet en février sont un pas dans la bonne direction. Le projet de loi 51 pourrait toutefois aller encore plus loin, estime la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
La FCEI dévoilera, lundi matin, un sondage auprès de ses membres, autant les chefs de PME du secteur de la construction que d’autres secteurs d’activités.
Les membres qui ont une entreprise dans le secteur de la construction et qui ont répondu au sondage, dont Les Affaires a obtenu copie, estiment que la réforme proposée par le projet de loi 51 va dans la bonne direction en ce qui concerne la polyvalence des métiers dans une proportion de 88%. Ils soutiennent aussi la proposition de la mobilité de la main-d’œuvre à 69%.
Par contre, ils croient que la loi aurait besoin d’améliorations supplémentaires pour augmenter la productivité et rattraper le retard avec le reste du Canada.
«Ce que le projet de loi 51 propose, c’est le gros minimum, soutient le vice-président pour le Québec à la FCEI, François Vincent. Le message des PME est fort: elles s’attendent minimalement à ce que les modifications proposées soient adoptées et elles désirent que le projet de loi ait encore plus de mordant.»
Améliorations suggérées
Les entreprises de la construction membres de la FCEI proposent principalement cinq améliorations supplémentaires au projet de loi 51.
Ils suggèrent d’enlever les frontières de la Commission de la construction du Québec (CCQ), qui bloquent la mobilité de la main-d’œuvre, dans une proportion de 68%.
Les autres suggestions sont d’éliminer l’entrée sur le marché du travail à travers l’ouverture de bassins d’emploi et de plutôt instaurer un jumelage naturel entre chercheurs d’emploi et employeurs (64%), réduire au maximum le nombre de catégories de métiers (58%), avoir un décret de convention sans obligation de syndicalisation (58%) et évaluer la possibilité de désassujettir certains secteurs comme les travaux de rénovation et de réparation (52%).
«Et c’était une question où on demandait aux répondants de prioriser leurs réponses, précise François Vincent. Je crois que les pourcentages auraient été encore plus forts si ça avait été une question d’accord ou pas d’accord.»
Aide aux PME
Le sondage indique également que 81% de tous les répondants, qu’ils soient du secteur de la construction ou non, estiment que la modernisation de l’industrie est nécessaire pour l’ensemble du Québec, et 60% croient que l’environnement administratif et réglementaire actuel a un impact négatif sur leur propre entreprise.
«Il y a une très forte majorité de PME dans le secteur de la construction au Québec, note François Vincent. Plus de 70% des entreprises ont moins de cinq employés. Les autres provinces n’ont pas les mêmes restrictions qu’ici, et elles s’en portent très bien. Je crois qu’il est temps qu’on vienne en aide aux plus petites entreprises.»
Le sondage «Votre Voix en ligne» de la FCEI a été effectué entre le 22 février et le 14 mars 2024. Les résultats préliminaires sont basés sur les réponses de 536 propriétaires de PME. Des questions spécifiques ont été posées uniquement aux entrepreneurs œuvrant dans le secteur de la construction (132 répondants).
À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d’erreur de +/- 4,2%, et +/- de 9,9% pour le secteur de la construction.
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