Jerome Powell juge le rythme de la reprise « extrêmement incertain ».
Le rebond de l’économie américaine a commencé plus vite que prévu, a indiqué Jerome Powell, le président de la Banque centrale, dans un discours préparé en vue de son audition mardi devant une commission de la Chambre des représentants.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase importante et nous l’avons fait plus tôt que prévu », constate-t-il tout en soulignant que la production et l’emploi restaient à des niveaux très inférieurs à ceux d’avant la pandémie.
Alors que depuis mai, la première économie du monde montre des signes d’amélioration avec plusieurs indicateurs qui sont repassés dans le vert, Jerome Powell juge le rythme de la reprise « extrêmement incertain ».
Il « dépendra en grande partie du (de notre) succès à contenir le virus », a-t-il souligné.
En outre, assure-t-il, un rétablissement complet de l’économie est « peu probable » tant que les gens n’ont pas toute confiance dans le fait que la pandémie soit maîtrisée.
« Le rythme à venir dépendra également des mesures politiques prises à tous les niveaux de gouvernement pour apporter secours (aux ménages, entreprises et collectivités locales les plus vulnérables) et soutenir la reprise aussi longtemps que nécessaire », a-t-il également commenté.
En mai, les ventes au détail ont enregistré une hausse record, même chose pour les dépenses de consommation, largement stimulées par les aides gouvernementales.
Les économistes redoutent que ce rebond ne se poursuive pas alors que les aides vont se tarir et que de nouveaux foyers de coronavirus sont réapparus dans le sud-ouest du pays, notamment en Californie, au Texas et en Floride, des États très peuplés.
Le Congrès avait adopté fin mars un énorme plan d’aide d’urgence de plus de 2 000 milliards de dollars, appelé CARES Act, destiné à atténuer l’impact de la crise pour les entreprises et les travailleurs américains les plus vulnérables.
Jerome Powell exhorte depuis des semaines les législateurs à voter un autre plan de soutien à l’économie.
La Chambre des représentants avait adopté mi-mai un projet d’aide gigantesque de quelque 3 000 milliards de dollars, mais les républicains du Sénat demandent des amendements avant de l’examiner.
Le Fonds monétaire table sur une récession de 8% cette année aux Etats-Unis.
Lundi, Jerome Powell a redit que la contraction du PIB au deuxième trimestre pourrait être la pire de l’histoire américaine.