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L’économie du Canada a progressé à un taux annualisé de 2,1% au 2T

La Presse Canadienne|Mis à jour le 30 août 2024

L’économie du Canada a progressé à un taux annualisé de 2,1% au 2T

(Photo: La Presse Canadienne/Paige Taylor White)

Les économistes affirment que la Banque du Canada est toujours sur la bonne voie pour réduire son taux directeur la semaine prochaine, malgré une croissance économique plus forte que prévu au deuxième trimestre.

Le rapport sur le produit intérieur brut (PIB) de Statistique Canada publié vendredi indique que l’économie a progressé à un taux annualisé de 2,1% au deuxième trimestre, dépassant ainsi les prévisions de la Banque du Canada.

Le PIB par habitant a toutefois continué de diminuer, marquant ainsi la cinquième baisse consécutive. Les économistes examinent généralement le PIB par habitant pour évaluer le niveau de vie.

Statistique Canada a indiqué que la croissance a été soutenue par une hausse des dépenses publiques, des investissements des entreprises dans les structures d’ingénierie et dans les machines et l’équipement, ainsi que par les dépenses des ménages en services.

Parallèlement, l’économie a enregistré une baisse des exportations, de la construction résidentielle et des dépenses des ménages en biens.

La croissance économique s’est arrêtée vers la fin du trimestre, le PIB réel étant resté essentiellement inchangé en juin. Une estimation préliminaire suggère que l’économie est restée stable en juillet également.

Taux directeur

Ces données sont publiées à quelques jours de l’annonce de la décision de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt, attendue mercredi prochain.

«La croissance de l’économie canadienne a été légèrement meilleure que prévu au deuxième trimestre, mais la faible dynamique à l’aube du troisième trimestre donne à la Banque du Canada de bonnes raisons de continuer à réduire ses taux d’intérêt», a déclaré Andrew Grantham, économiste principal de la CIBC, dans une note destinée aux clients. 

Les économistes s’attendent largement à ce que la banque centrale abaisse son taux directeur d’un quart de point de pourcentage, ce qui le ferait passer à 4,25%.

Lors de la dernière mise à jour du taux directeur, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a expliqué que la banque centrale réduisait les taux d’intérêt en partie pour aider l’économie à rebondir.

Bien que les taux d’intérêt élevés n’aient pas entraîné l’économie dans une récession, celle-ci reste à la traîne dans un contexte de forte croissance démographique.

La croissance du deuxième trimestre a été tirée vers le haut en grande partie par les dépenses publiques et le troisième trimestre semble avoir connu un départ plus lent. 

«Quand on regarde sous la surface, c’était vraiment un chiffre assez faible pour le deuxième trimestre, et nous pensons qu’il a entraîné beaucoup de faiblesse pour le troisième trimestre», a déclaré Randall Bartlett, directeur principal de l’économie canadienne chez Desjardins. 

«Étant donné la faiblesse que nous prévoyons pour la croissance du PIB réel au troisième trimestre, qui se situe à environ la moitié du taux prévu par la banque, nous pensons que cela ne fait qu’apporter un soutien supplémentaire à la Banque du Canada pour continuer à réduire les taux.»

Le marché du travail montre aussi des signes de faiblesse, alors que le taux de chômage continue d’augmenter.

Le taux de chômage au Canada était de 6,4% en juillet, les jeunes et les nouveaux immigrants étant touchés de manière disproportionnée par le ralentissement du marché du travail.

Les taux d’intérêt élevés ont également freiné les dépenses des ménages. La croissance démographique dépassant la consommation, les dépenses des ménages par habitant ont diminué de 0,4% au deuxième trimestre.

Entre-temps, les ménages ont épargné davantage au deuxième trimestre, car les salaires ont continué d’augmenter rapidement.

«Il semble que les ménages réduisent leurs dépenses en partie à cause de l’inflation élevée et des taux d’intérêt élevés, mais aussi en prévision des prochains renouvellements d’hypothèques», a affirmé Randall Bartlett.

Malgré le ralentissement du marché du travail, les salaires continuent de grimper, avec une hausse de 5,2% en juillet sur une base annuelle. 

Parallèlement, l’inflation a considérablement ralenti, atteignant 2,5% ce mois-là.