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L’électrochoc chinois peut-il doper l’activité économique mondiale ?

AFP|Publié le 27 septembre 2024

L’électrochoc chinois peut-il doper l’activité économique mondiale ?

La relance chinoise, et la baisse progressive des taux d’intérêt dans le monde pourraient inciter à l’optimisme. (Photo: Getty Images)

Paris — L’arsenal de mesures de relance annoncées cette semaine par Pékin fait souffler un vent d’optimisme pour la croissance mondiale dont la Chine est une locomotive, mais les effets restent à confirmer.

Lire aussi – Chine: la grosse Bertha a-t-elle été déclenchée?

L’espoir que le moteur se dégrippe…

Habituée à des taux d’expansion supérieurs à 7% depuis le début des années 2000, la Chine a été le moteur de la croissance mondiale en devenant un très puissant débouché pour les produits vendus par les entreprises étrangères ainsi que l’«atelier» du monde.

Elle représentait à elle seule près de 15% du commerce mondial en 2020, selon l’ONU.

Mais après avoir subi le ralentissement lié à la pandémie, la Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

Dans ses dernières prévisions mondiales publiées mardi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointait « la faiblesse de la demande de ses consommateurs et la correction profonde en cours dans le secteur immobilier » comme un frein à la croissance dans le pays, attendue à 5% par le gouvernement.

Faute d’une locomotive rutilante, l’économie mondiale peine à se relancer depuis la pandémie d’autant que l’inflation et les hausses de taux d’intérêt des quatre dernières années ont fortement pesé sur la plupart des régions.

Mais la relance chinoise, et la baisse progressive des taux d’intérêt dans le monde pourraient inciter à l’optimisme.

… et profite à l’économie mondiale

Luxe, métaux, industrie… Les annonces de la Chine ont de quoi soutenir de nombreuses entreprises internationales.

Ce sont les secteurs les plus dépendants de la Chine qui ont profité de l’espoir de rebond de la consommation dans ce pays.

À commencer par les grands acteurs du luxe, qui lui vendent beaucoup de leurs produits.

Le numéro un mondial LVMH s’est envolé de près de 18% sur l’ensemble de la semaine en Bourse. Richemont, propriétaire de Cartier, a pris 17%.

Également en forme, les métaux ont brillé grâce à la perspective d’une relance de l’économie chinoise: à Londres le cuivre a pris près de 6% cette semaine et l’indice LME, qui rassemble un panier de métaux dont l’aluminium, le plomb, le nickel, et l’étain, a affiché jeudi son plus haut niveau depuis juin.

Durablement?

« Du soutien monétaire, bancaire, immobilier, budgétaire et financier… On n’avait pas vu ces mesures coordonnées depuis longtemps en Chine », commente auprès de l’AFP Nicolas Forest, responsable des investissements au sein de la société Candriam.

Il semble qu’il est toutefois trop tôt pour se réjouir: «Cela ne résout pas les problèmes structurels du pays, un chômage des jeunes qui a explosé, une consommation effondrée, un marché immobilier en crise équivalent à la crise qu’ont connue les États-Unis et l’Espagne», tempère M. Forest.

« On est en crise parce que tous les indicateurs sont dans le rouge » en matière d’immobilier, abonde auprès de l’AFP Françoise Huang, économiste spécialiste de l’Asie-Pacifique pour la société d’assurance-crédit Allianz Trade.

Outre les difficultés en interne que connaît la Chine, d’autres facteurs pourraient de nouveau peser sur la deuxième économie mondiale, au premier rang desquels les élections américaines et le risque de tarifs douaniers massifs contre Pékin.

Dans une note analysant les effets des mesures annoncées par Pékin cette semaine, les économistes de la banque américaine Goldman Sachs ont maintenu inchangées leurs prévisions de croissance de 4,7% cette année et de 4,3% l’an prochain, citant « l’incertitude quant à l’ampleur et à l’efficacité de l’assouplissement » annoncé cette semaine, et les élections américaines.