L’énergie nucléaire chute à Wall Street après le rejet d’un projet d’Amazon
AFP|Publié le 04 novembre 2024Les bureaux d'Amazon dans la Silicon Valley, à San Francisco (Photo: Adobe Stock)
Plusieurs énergéticiens nucléaires dérapaient lundi à la Bourse de New York, déstabilisés par le refus du régulateur américain de l’énergie d’un projet de fourniture de courant à Amazon.
La nouvelle a jeté un coup de froid sur le secteur, dopé récemment par une série d’accords avec plusieurs géants de l’informatique à distance (cloud) pour assurer leur alimentation en électricité d’origine nucléaire.
En mars, Amazon s’était entendu avec l’opérateur Talen Energy pour lui racheter un centre de stockage et traitement de données (data center), directement alimenté par la centrale nucléaire de Susquehanna (Pennsylvanie) et qui se trouve sur le même site.
En juin, PJM Interconnection, organisation membre du réseau électrique du nord-est des États-Unis a soumis à l’Autorité de régulation de l’énergie (FERC) une demande pour augmenter la capacité d’alimentation de ce centre de données de 300 à 480 mégawatts.
Dans un avis daté de vendredi, la FERC a rejeté cette requête, l’un des cinq membres du conseil du régulateur, Mark Christie, estimant que ce type de projet «pourrait avoir des conséquences majeures pour la fiabilité du réseau et les coûts pour les consommateurs».
Talen Energy a contesté cette décision, affirmant que son projet était «juste, raisonnable et dans l’intérêt des consommateurs», selon un communiqué publié dimanche.
La position du régulateur «va avoir pour effet de ralentir le développement économique d’États comme la Pennsylvanie, l’Ohio et le New Jersey», a fait valoir le groupe, qui a indiqué poursuivre son dialogue avec la FERC pour trouver une issue plus favorable au dossier.
Ce développement a fait trembler plusieurs énergéticiens à Wall Street, à commencer par Talen Energy (TLN), qui perdait 2,42% vers 11 h 30.
Grand opérateur de centrales nucléaires aux États-Unis, Constellation Energy (CEG) décrochait lui de 9,75%, tandis que son concurrent Vistra (VST) abandonnait lui 3,05%.
Autres victimes de cette crispation des investisseurs, les jeunes pousses qui développent actuellement des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, les SMR (small modular reactor).
Oklo, présidé par le patron d’OpenAI, Sam Altman, était mal orienté (OKLO, -3,37%), de même que NuScale (SMR, -4,23%).
Amazon, Microsoft et Google ont tous signé des partenariats avec des opérateurs nucléaires pour répondre à l’accroissement de leurs immenses besoins en électricité.
Le développement de l’intelligence artificielle générative a encore accéléré la consommation d’énergie de leurs centres de traitement et de stockage de données, déjà conséquente.