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Les banques américaines prêtent moins facilement

Dominique Beauchamp|Publié le 05 février 2019

Les banques resserrent les critères d'emprunt, mais il est encore trop tôt pour crier au loup.

Les prévisionnistes le répètent tour à tour: les cycles économique et boursier ne meurent pas de vieillesse, mais l’accès au crédit est l’élément déterminant des récessions.

C’est d’ailleurs pourquoi tant d’observateurs surveillent la fameuse courbe des taux qui mesure l’écart entre les taux à court et à long terme.

Lorsque les taux à court terme dépassent les taux à long terme, c’est perçu comme un signe précurseur qu’il devient plus difficile d’emprunter.

Les économistes gardent aussi un œil vigilant sur le volume des prêts et les conditions de crédit qu’imposent les grandes banques américaines à leurs clients.

Pour l’instant, le crédit coule à flots aux États-Unis, note l’économiste Krishen Rangasamy, de la Financière Banque Nationale.

Les prêts commerciaux et industriels accordés par les banques ont en effet bondi de 11% en janvier, ce qui porte à 17% la hausse annualisée depuis octobre.

Il s’agit du plus fort rythme depuis 2008, selon les données de la Réserve fédérale.

Les banques un peu plus frileuses qu’avant

Ce portrait favorable est toutefois tempéré par le plus récent sondage des agents de crédit.

Les banques sont plus nombreuses à resserrer leurs critères de prêts qu’à les alléger, pour la première fois en un an.

«Nous avons eu de fausses alertes dans le passé. Nous devrons donc attendre le prochain sondage en avril ou mai pour établir si effectivement les banques accordent moins facilement des prêts», écrit l’économiste.

Si c’était le cas, ce ne serait pas de bon augure pour les perspectives économiques de 2020, ajoute-t-il.

Il faut en effet compter six trimestres entre le moment où les conditions de crédit se resserrent et leur impact sur la croissance du volume des prêts, précise l’économiste.

Il est nettement trop tôt pour flairer une récession. Pour l’instant, on observe une simple décélération dans la croissance du crédit, indique M. Rangasamy.